Donald Trump a admis vendredi qu'il pourrait se contenter d'amender l'Obamacare alors qu'il avait promis de l'abroger durant la campagne. Le président élu des États-Unis a par ailleurs remanié son équipe de transition.
Trois jours après son élection, le président élu américain Donald Trump a accéléré le rythme, vendredi 11 novembre, modifiant et étoffant l'équipe chargée de mettre sur pied, d'ici au 20 janvier, sa nouvelle administration.
Il a aussi semblé mettre de l'eau dans son vin dans une première interview, affirmant qu'il pourrait simplement "amender" la loi surnommée Obamacare, qui a permis à 22 millions d'Américains d'avoir une assurance-maladie et dont il avait promis l'abrogation durant sa campagne.
Donald Trump a expliqué au Wall Street Journal que le président Obama lui avait suggéré lors de leur entretien, jeudi 10 novembre, de conserver plusieurs pans de l'Affordable Care Act. "Je lui ai dit que j'étudierai ses suggestions et, par respect, je le ferai", a déclaré le président élu au quotidien. La loi "Obamacare sera soit amendée, soit abrogée, soit remplacée", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le milliardaire n'a pas écarté la possibilité de demander conseil à l'ex-président Bill Clinton, après avoir reçu un appel "très aimable" de l'époux de sa rivale démocrate, selon des extraits d'un entretien à CBS diffusé vendredi.
Les républicains ont gardé le contrôle des deux chambres lors des élections mardi, ce qui donne les coudées franches à Donald Trump pour gouverner. Parmi ses priorités déclarées, outre la loi Obamacare, la lutte contre l'immigration illégale et la baisse des impôts.
Assurer la sécurité des frontières contre la drogue et les immigrants clandestins reste une priorité des premières semaines, a encore dit le président élu au WSJ.
Les enfants Trump dans l'équipe de transition
En attendant de pouvoir prendre ses premières mesures, le président élu a passé la journée de vendredi enfermé dans la tour Trump à New York, où il a ses bureaux et sa résidence, à travailler avec son équipe à la transition. Celle-ci a d'ailleurs été remaniée. C'est désormais le vice-président élu Mike Pence qui en assure la direction en remplacement du gouverneur du New Jersey Chris Christie.
Ce dernier devient vice-président de cette équipe, aux côtés de plusieurs des soutiens indéfectibles de Donald Trump durant sa campagne, notamment l'ancien maire de New York Rudy Giuliani, l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, et un sénateur très dur contre l'immigration illégale, Jeff Sessions.
Trois enfants de Donald Trump – Ivanka, Donald Jr et Eric – y font leur entrée, ainsi que le mari d'Ivanka, Jared Kushner, et Steve Bannon, directeur général de la campagne Trump. Également dans la liste, le président du parti républicain Reince Priebus.
"La mission de notre équipe sera claire : assembler le groupe le plus hautement qualifié de responsables brillants, qui seront capables de mettre en œuvre notre programme de changement à Washington", a expliqué Donald Trump dans un communiqué.
Conversation téléphonique avec François Hollande
Le prochain président des États-Unis s'est aussi entretenu vendredi par téléphone avec le président français François Hollande. Les deux hommes ont "évoqué les sujets communs sur lesquels ils sont convenus de travailler pour clarifier les positions : la lutte contre le terrorisme, l'Ukraine, la Syrie, l'Irak et l'accord de Paris" sur le climat (COP21), a précisé l'entourage du président français.
Donald Trump, 70 ans, qui sera le plus vieux président à entrer à la Maison Blanche, doit prendre ses fonctions le 20 janvier.
Lors d'un discours au cimetière national d'Arlington, près de Washington, pour la journée des anciens combattants, et alors que des manifestations anti-Trump ont lieu depuis trois jours dans plusieurs villes des États-Unis, le président sortant Barack Obama a une fois encore insisté sur la nécessité d'unir le pays, sorti de l'élection profondément divisé par une campagne extrêmement violente.
Avec AFP