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Vidéo : le cimentier Lafarge aurait-il dû suspendre ses activités en Syrie ?

Lafarge a maintenu en activité sa cimenterie de Jalabiya, en Syrie, jusqu'en septembre 2014. À quel prix ? Un ancien collaborateur du cimentier révèle les petits arrangements de l'entreprise avec les groupes armés, dont l'EI.

Contrairement à d'autres multinationales françaises installées en Syrie qui ont mis la clé sous la porte dès le début du conflit armé en 2011, le groupe Lafarge a maintenu en activité sa cimenterie de Jalabiya jusqu'en septembre 2014.

Comment et à quel prix l'usine, à moins de 90 kilomètres de Raqqa devenue fief de l'organisation État islamique, a-t-elle pu continuer à fonctionner ? Les révélations exclusives de Jacob Waerness, gestionnaire de risques à Lafarge Syrie entre 2011 et 2013, viennent compléter une enquête du Monde parue en juin dernier sur les troubles arrangements de Lafarge en Syrie avec les groupes armés, dont l'EI.

Lafarge : récit en images d'une dérive incontrôlée en Syrie

Interview de Jacob Waerness, témoin privilégié de ces accords avec les groupes armés

Contacté par France 24, Firas Tlass, un riche homme d'affaire à qui Lafarge s'est associé localement pour racheter l’usine, dément avoir rétribué pour le compte de Lafarge l'organisation de l'État islamique et le Front Al-Nusra, branche syrienne d'Al-Qaeda. "Nosra n’a jamais été important à Manbij. Je n’ai pas travaillé avec eux" a souligné ce proche du régime de Bachar al-Assad, avant d'ajouter "Daech ne voulait travailler avec personne, ils ont mis en place leur propre système de taxation à Raqqa." "Lafarge interdisait les contacts avec Daech", a t il enfin précisé.

Enquête de Dorothée Myriam KELLOU
Montage : Dorothée Myriam KELLOU et Fanir ADRIAMIHAJA
Mixage: Lea GERY
Habillages : Frédéric LEDOUX et Laurent VEZIE