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Vendée Globe 2016 : les 29 skippers engagés sont partis

Dimanche à 13 h 02, heure de Paris, le Grand Départ de la 8e édition du Vendée Globe a été donné. Un tour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale, que vont tenter de réaliser les 29 skippers engagés.

L'édition 2016 du Vendée Globe est lancée ! Au total, 29 skippers ont répondu à l'appel du large, dimanche 6 novembre, en prenant le départ du huitième Vendré Globe, aux Sables-d'Olonne. Un tour du monde à la voile en solitaire sans escale et sans assistance, qui a débuté comme chaque fois par des adieux très émouvants.

Le signal du départ a été donné à 13 h 02 par le prince Albert II de Monaco, sous un ciel bien dégagé et avec un vent modéré de secteur nord. Un événement suivi par quelque 14 000 personnes positionnées sur l'eau et entre 300 000 et 350 000 massées sur terre depuis le petit matin. Les bateaux avaient d'ailleurs quitté le port un par un dès 8 h 50 pour remonter le chenal et des milliers de personnes avaient donc rejoint les quais dès l'aube pour assister au départ des bateaux du ponton.

L'Espagnol Didac Costa (One Planet One Ocean), qui s'est dit "impressionné par la foule", a été le premier à larguer les amarres.

"Y'a les larmes qui sortent"

L'émotion est montée crescendo pour les marins, acclamés par les hourras et salués par les cornes à brume. Les larmes ont largement coulé après les étreintes avec les proches et membres d'équipage.

"C'est un moment pas facile, y'a le ventre qui est tout dur, y'a les larmes qui sortent", a lâché Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) avant de monter sur son monocoque.

"C'est un moment que je ne suis pas prêt d'oublier", a reconnu Morgan Lagravière (Safran), en larmes. "Pour l'instant, c'est plutôt dur qu'autre chose. Je regarde tous ces gens autour de moi, c'est... Ça fait mal de partir..."

Le benjamin de la course, Alan Roura (La Fabrique), 23 ans, a lui aussi craqué, vêtu comme Corto Maltese avec caban bleu, pantalon blanc, écharpe rayée et casquette.

Premier Asiatique de l'histoire du Vendée Globe, le Japonais Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) a honoré son pays en se présentant en tenue de samouraï et s'est incliné devant la foule.

L'Irlandais O'Coineen, cigare au bec, a improvisé un petit "bœuf" devant le bateau alors que son comparse britannique, le Gallois Alex Thomson, a joué les rock-stars pour son 4e Vendée Globe.

Les 78 jours de Gabart en ligne de mire

Les skippers se sont élancés à bord d'Imoca (monocoques de 18,28 m) pour la course à la voile la plus belle et la plus folle, longue de quelque 21 638 milles (environ 40 075 km sur le papier).

Vendée Globe 2016 : les 29 skippers engagés sont partis

Le temps à battre est celui établi lors de la dernière édition, en 2013 par François Gabart en 78 jours 02 heures et 16 minutes.

Une dizaine de concurrents sont en mesure d'arracher, aux alentours du 20 janvier, une victoire qui, pour l'instant, n'a jamais échappé à un Français.

Parmi eux, Armel Le Cléac'h (Banque Populaire VIII), qui a terminé deux fois deuxième de cette course. Ou encore Vincent Riou, qui a déjà inscrit son nom au palmarès de l'épreuve, sur l'édition 2004/05. Sur les 29 skippers engagés, dix sont étrangers.

Les "foils" tiendront-ils ?

Grosse inconnue pour cette huitième édition: pour la première fois, 7 des 29 bateaux sont équipés de foils, "moustaches" qui les font s'élever au-dessus de l'eau.

Ces dérives latérales font de ces monocoques de véritables dragsters des mers. En revanche, beaucoup s'interrogent sur leur fiabilité dans une course aussi longue.

Ces bateaux devraient être toutefois favorisés dans les premiers jours de la course. Les skippers navigueront au portant, avec des vents de travers de nord à nord-ouest de 15-20 noeuds (28 à 38 km/h). La houle devrait être de nord-ouest, d'environ un mètre.

Des conditions presque idéales pour un début de course car on peut aller en route directe jusqu'au cap Finisterre (nord-ouest de l'Espagne), selon le directeur de course Jacques Caraës.

"Si les prévisions sont bien celles annoncées, ce sera compliqué pour les bateaux sans foils d'être dans le groupe de tête", a prévenu Alex Thomson. L'Équateur devrait être atteint en huit jours, huit jours et demi.

Avec AFP