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La ministre de la Justice britannique a appelé, samedi, au respect de l'institution judiciaire après les attaques qui ont visé la Haute Cour de Londres et sa décision d'accorder au Parlement un droit de vote sur le Brexit.

Face à l’avalanche de critiques suscitées au Royaume-Uni, par la décision de la Haute Cour de Londres, de soumettre le déclenchement de la procédure de Brexit à l’accord du Parlement britannique, le gouvernement britannique est monté au créneau, samedi 5 novembre.

Dans un bref communiqué, la ministre de la Justice, Liz Truss, a rappelé que l'indépendance de la justice était "la base sur laquelle se fonde notre état de droit". La décision de la Haute Cour de Londres a agacée les conservateurs britanniques, y compris au sein du gouvernement de la Première ministre, Theresa May. Sajid Javid, secrétaire d'État aux Communautés et au Gouvernement local, a ainsi jugé que la décision des juges était "inacceptable" et contraire "à la volonté des Britanniques", qui se sont prononcés pour le Brexit lors du référendum du 23 juin.

Le Daily Mail, à la une de son édition de vendredi, a estimé, quant à lui, que les trois magistrats à l'origine de cet arrêt étaient des "ennemis du peuple" "déconnectés" dont la décision va à l'encontre des suffrages des 17,4 millions de Brexiters.

Atteinte à l'indépendance de la justice

D'autres voix conservatrices se sont élevées contre ces réactions critiques qui, selon l'ancien procureur général Dominic Grieve, ont des relents "fascistes". "Cela témoigne d'une totale incompréhension de la Constitution britannique (...) ou d'une volonté délibérée de la détruire", poursuit-il samedi dans les colonnes du Times.

Dénonçant une atteinte à l'indépendance de la justice, Bob Neil, président de la commission judiciaire de la Chambre des communes et membre du Parti conservateur, a quant à lui jugé que de tels propos n'avaient "pas leur place dans un pays civilisé" et a invité Theresa May à réagir.

Calendrier maintenu pour le Brexit en mars

Enjoignant dans un communiqué au gouvernement de condamner dans l'urgence ces "attaques injustifiées", le conseil du barreau, qui représente des avocats en Angleterre et au Pays de Galles, a rappelé pour sa part qu'"une justice indépendante et forte est essentielle au fonctionnement de la démocratie et au maintien de l'état de droit".

Theresa May, qui avait confirmé en octobre à ses pairs européens qu'elle entendait entamer la procédure de sortie de l'Union européenne dès la fin mars, a quant à elle assuré la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker vendredi que la décision de la Haute Cour n'aurait pas de conséquences sur le calendrier du Brexit.

Avec Reuters