Le constructeur autombile Honda se retire de la Formule 1. Ce n'est que le dernier épisode en date des dommages collatéraux de la crise économique. À ce titre, le sponsoring est un sport dont la pratique risque de se faire rare.
Sport sans sponsor n’est que ruine du business ? Crise économique aidant, les entreprises et autres groupes d'intérêts révisent leurs politiques de sponsoring. Et le retrait de Honda du circuit de Formule 1 n’est que le dernier acte de ce feuilleton.
Fin novembre, Tiger Woods était lâché par General Motors (GM). Un contrat de 7 millions de dollars par an depuis 2001 rayé de la surface du green. GM a d’ailleurs prévenu que ce n’était pas son seul accord de sponsoring remis en cause par la crise, et le géant de l’automobile en discute actuellement avec le PGA America (organisation du golf américain).
Ce sport est d’ailleurs particulièrement menacé par l’œil du cyclone économique. Deux tournois importants, le European Tour et le Golf in Dubaï n’ont pour l’instant pas trouvé de sponsors.
Fusionner pour subsister, le Nascar s'adapte et survit
Plus médiatique, le football est également affecté par la mauvaise météo de l'économie. Les clubs anglais de West Ham et West Bromwich Albion ont dû aller à la pêche au nouveau sponsor. La comapgnie d'assurance AIG est en train de "revoir tous ces accords pour savoir lesquels sont essentiels". Dans le lot se trouve Manchester United (MU). David Gill, le directeur exécutif du champion anglais, a récemment déclaré qu’en cas de défaillance, son club n’aurait pas de problème à trouver un remplaçant.
Le Nascar, les très populaires courses de stock-car aux Etats-Unis, a également souffert de coupes budgétaires. General Motors n’est plus partenaire du circuit, et deux des principales écuries ont fusionné pour subsister.
Aux Etats-Unis, les sociétés financières ont toujours été particulièrement actives dans le sponsoring. "Ces sociétés luttent pour survivre, et ces partenariats sont très loin dans leur ordre de priorité", explique William Chipps, un journaliste du IEG Sponshorship Report.
Même les grands événements sportifs, tels que les Jeux olympiques souffrent, à l'image des JO de Londres qui peinent à signer des contrats de sponsoring.
Un sponsoring à deux vitesses ?
Pour autant, certains acteurs essaient de nuancer la situation. Wayne DeSabro, président du Centre de recherche de Pennsylvanie en économie du sport, explique que "les grands noms du sport vont continuer à gagner de l’argent avec les sponsors. Ce sont les sportifs moins connus qui vont souffrir le plus."
En effet, la crise n'a pas empêché le footballeur Thierry Henry et le joueur de tennis Roger Federer de signer un accord avec Gillette pour une série de spots télévisés. En somme, la crise risque de créer un sponsoring à deux vitesses pouvant creuser un peu plus le fossé entre les plus riches des sportifs, et les autres.