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Air France lance une nouvelle compagnie à l'assaut du long-courrier

Air France a annoncé le lancement d'une nouvelle compagnie dont le but sera de regagner des parts de marché sur le moyen et long-courrier en jouant sur les prix... sans faire de "low cost".

Son nom demeure inconnu, mais son ambition est clairement affichée. Le groupe Air France-KLM a présenté jeudi 3 novembre les grandes lignes de sa nouvelle compagnie aérienne qui aura pour vocation de concurrencer "les compagnies du Golfe" sur les lignes moyen-courrier (à partir de l'an prochain) et long-courrier (en 2018).

Cette nouvelle filiale d'Air France, présentée dans le cadre du projet de développement "Boost", tentera de reprendre des parts de marché en jouant sur les prix, tout en ne tombant pas dans la marmite du low-cost. "Une Transavia [compagnie à bas coût d'Air France pour l'Europe] long-courrier n'aurait pas de pas de sens", a assuré Jean-Marc Janaillac, le PDG d'Air France.

Numéro d'équilibriste

Il s'agira de trouver un point d'équilibre tarifaire entre les compagnies dites traditionnelles et celles qui assument le positionnement "low-cost". Un numéro d'équilibriste qui laisse certains spécialistes dubitatifs. "On a du mal à voir quel est véritablement son positionnement et son différentiel en termes de coûts", a résumé Yan Deroclas, analyste pour le cabinet de conseils Oddo Securities, interrogé par Reuters.

Jean-Marc Janaillac n'est pas entré dans les détails de l'offre de sa nouvelle compagnie aérienne. Il s'est davantage concentré sur l'urgence d'agir. "Le statu quo n'est pas une option", a-t-il indiqué. Le PDG d'Air France a rappelé que 35 % des lignes d'Air France sont déficitaires, dont 10 % très lourdement. C'est sur ces lignes particulièrement menacées, qui desservent notamment l'Asie et l'Asie du Sud-Est, que la nouvelle entité va prendre la place d'Air France afin d'essayer de faire des économies et attirer de nouveaux passagers.

Pour y parvenir, il n'y aura, entre autres, plus de première classe (mais toujours une classe affaire) dans ces avions, et davantage de sièges par rangée en classe économique.

Afin de maîtriser les coûts, le groupe va aussi devoir négocier avec les pilotes et le personnel navigant. Un terrain que la direction d'Air France sait miné : elle a assuré que seul le personnel volontaire ayant accepté des "règles spécifiques" travaillera pour cette nouvelle compagnie. Reste à définir ces règles. Les dernières négociations avec les syndicats avaient débouché sur deux grèves à l'été 2016 et entraîné le départ du précédent PDG Frédéric Gagey.