
Tous les mineurs encore présents dans l'ex-"Jungle" de Calais, soit 1 616 jeunes, ont quitté les lieux, mercredi, à bord de cars à destination de centres d'accueil dédiés en France, a annoncé la préfecture du Pas-de-Calais.
Ils étaient quelque 1 500 mineurs isolés encore présents dans la "jungle" de Calais. Leur évacuation a eu lieu tout au long de la journée du mercredi 2 novembre, soit deux jours après le démantèlement total du campement. Le premier car est parti vers 8 h 30, le dernier vers 16 h.
En tout 38 véhicules ont été mobilisés pour transporter les 1 616 jeunes isolés vers des Centres d'accueil et d'orientation dédiés (ou Caomi), déclinaison des CAO pour"mineurs" ouverts dans toute la France. Mais cette structure n'est que temporaire, la prise en charge des moins de 18 ans dépendant théoriquement des départements et non pas de l'État.
Ces départs massifs, avec deux représentants britanniques dans chaque car, se sont déroulés dans une ambiance sereine. Certains migrants semblaient pressés de monter dans les cars tandis que d'autres jouaient au foot ou faisaient de la musique pour patienter, a constaté une journaliste de l'AFP.
Quelques-uns se disaient cependant sceptiques. "On ne peut pas dire que je suis vraiment content, parce que je ne sais pas où je vais. Grande-Bretagne ? Canada ? France ? Mais je suis quand même content de quitter la 'Jungle'", a ainsi déclaré Ahmed, un Soudanais de 17 ans.
Passage vers l'Angleterre ?
De nombreux jeunes demandent à être transférés vers le Royaume-Uni. Leurs demandes vont être examinées. Mais pour l'heure, ils doivent patienter dans les Caomi.
"Plus aucune demande de transfèrement vers le Royaume-Uni [ne] sera traitée à Calais. Le suivi des dossiers et les départs vers le Royaume-Uni se feront à partir des centres pour mineurs. [...] a affirmé la préfecture du Pas-de-Calais dans un document diffusé mardi auprès de ces mineurs, et dont l'AFP a obtenu copie.
Des représentants du Home Office (ministère britannique de l'Intérieur) dépêchés sur place avaient déjà participé à l'étude des dossiers des mineurs souhaitant rejoindre le Royaume-Uni lors du démantèlement. Dans le cadre de cette procédure accélérée, environ 300 d'entre eux ont pu concrétiser ce projet.
"Ils veulent retourner à Calais"
Que décideront les "recalés" pour l'Angleterre ? Dans les Caomi de Meurthe-et-Moselle et Charente-Maritime, par exemple, "la moitié environ des jeunes se sont déjà évaporés", assure Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile. "Ils veulent retourner à Calais", poursuit-il, en déplorant "une situation inextricable".
Les autorités s'attelleront dans les prochaines semaines à faire partir les 360 à 400 femmes et enfants hébergés au centre d'accueil Jules Ferry, un ancien centre aéré jouxtant l'ex-"Jungle". Le secteur sera alors totalement désert.
D'après les chiffres fournis par le gouvernement, 6 000 personnes de la 'jungle' ont été "mises à l'abri" ces derniers jours.
Avec AFP