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Venezuela : la grève générale de l’opposition peu suivie

La grève générale déclenchée par l’opposition au Venezuela, vendredi, semblait relativement peu suivie. L’opposition maintient néanmoins son appel à une "marche pacifique" sur le palais présidentiel la semaine prochaine.

Le Venezuela tournait au ralenti, vendredi 28 octobre, sans que la grève générale déclenchée par l’opposition ne parvienne à véritablement à paralyser le pays.

"La ville ne s’est pas arrêtée de vivre (…) le trafic est moins dense que d’habitude pour un vendredi veille de week-end mais il y tout de meme de la circulation aujourd’hui", a constaté Julien Gonzales, le correspondant de RFI à Caracas.

Les transports, certains commerces, les banques et les écoles continuaient de fonctionner, selon l’AFP.

Ce mouvement social visant à pousser vers la sortie le président vénézuélien Nicolas Maduro doit prendre fin vendredi à 18 h (heure locale), soit 1 h du matin en France.

L'opposition de centre droit, réunie au sein de la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD), avait appelé les travailleurs à abandonner "les rues et les postes de travail" pour "mettre la pression sur le gouvernement afin qu'il respecte la Constitution et notre droit à décider".

Marasme économique

Le fait que la grève soit peu suivie traduit les difficultés économiques du pays, selon le correspondant de RFI.

"Pour les commerçants à qui j’ai pu parler, ils disent qu’ils doivent travailler, que c’est une obligation. Le pays souffre d’une grave crise économique et de l’inflation, leurs salaires ne leur suffisent pas. Un contexte difficile qui fait qu’un jour de grève leur coûterait trop", affirme Julien Gonzales.

Le Venezuela vit l'une des pires crises économiques de son histoire, asphyxié par la chute des cours du brut, source de 96 % de ses devises. Son inflation, stimulée par les pénuries, est devenue totalement incontrôlable : elle devrait atteindre 475 % cette année selon le FMI puis exploser à 1 660 % en 2017.

Le mouvement social en cours fait partie de la stratégie de l'opposition pour riposter au gel par le Conseil national électoral (CNE) du processus de référendum en vue de révoquer le président. Ce mécanisme, long et complexe, aurait justement dû entrer cette semaine dans sa dernière ligne droite avec un ultime recueil de signatures.

Ragaillardis par la large mobilisation de mercredi, où des centaines de milliers de personnes à travers le pays ont défilé contre le président vénézuélien, les antichavistes (du nom de l'ex-président défunt Hugo Chavez, 1999-2013) veulent placer Nicolas Maduro au pied du mur.

Une "marche pacifique" doit s'élancer jeudi prochain vers le palais présidentiel de Miraflores, une destination très symbolique : le 11 avril 2002, une manifestation s'y rendant avait viré au coup d'État et délogé le président Hugo Chavez durant trois jours.

Avec AFP