
Après deux semaines de négociations, Le Parlement de la région belge de Wallonie a approuvé, vendredi, le projet d'accord de libre-échange entre le Canada et l'UE. Un vote qui permet de poursuivre le processus d'adoption du traité.
Le Parlement de la région belge de Wallonie, d'où est partie il y a deux semaines la fronde anti-Ceta, a dit "oui", vendredi 28 octobre, à la signature par la Belgique du traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada.
Une motion du Parlement demandant au chef du gouvernement wallon, Paul Magnette, de "donner délégation" au gouvernement fédéral pour qu'il appose la signature de la Belgique au traité, a été approuvée par 58 voix "pour" et 5 "contre", lors d'une séance plénière extraordinaire .Le Premier ministre belge, Charles Michel, avait annoncé la veille qu'une position commune de la Belgique sur le traité avait finalement été arrêtée. Jusqu’ici, la région de Wallonie avait refusé de donner son feu vert à un projet d’accord qui donnait, selon elle, trop de pouvoir aux intérêts des multinationales.
Paul Magnette a donc fini par se rallier à l'accord, négocié pendant sept ans par la Commission européenne et Ottawa, après avoir bataillé âprement et arraché un compromis au nom du respect de la démocratie et de la protection du modèle social et environnemental européen. Il a en particulier salué jeudi, devant les députés wallons, la création d'un "instrument interprétatif juridiquement contraignant" pour clarifier le contenu du texte, notamment en matière de droit du travail et d'environnement.
Il a également estimé que les différentes "déclarations" permettent d'apporter des "clarifications essentielles" en matière de "sauvegarde agricole" ou de "protection des services publics".
Critiqué par les écologistes et l'extrême gauche
Critiqué depuis par les écologistes et l'extrême gauche, qui lui reprochent d'avoir lâché à la dernière minute, Paul Magnette leur a répondu que "la dénonciation procure un certain plaisir" mais "ne change rien".
Après l'accord intervenu entre Belges, le Canada s'était réjoui, tout en restant prudent. "Il y a d'autres étapes avant la signature", mais "le Canada est prêt à signer l'accord lorsque l'Europe sera prête", a déclaré à Ottawa la ministre du Commerce international Chrystia Freeland.
La totalité des 28 gouvernements de l'Union européenne soutiennent le Ceta, mais la Belgique ne pouvait jusqu'ici donner formellement son accord en l'absence du soutien de la totalité des diverses entités qui la composent.
Retrouvez le discours de Paul Magnette, justifiant le refus de donner son accord pour le Ceta
Avec AFP