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Aux portes de Mossoul

Au menu de cette revue de presse des journaux français : les troupes kurdes et irakiennes aux portes de Mossoul, les dossiers noirs de l'ONU et l'accueil des migrants en France, plus ou moins chaleureux.

Depuis dix jours, les troupes irakiennes et kurdes se rapprochent du fief irakien du groupe État Islamique. D’après La Croix, elles sont désormais aux portes de Mossoul, prêtes à l’encercler. Mais la ville ne sera pas facile à prendre… D’après les correspondants sur place, les jihadistes en ont fait une forteresse : ils ont creusé des tunnels, miné les terrains, piégé les voitures et autour, ils ont déjà dynamité des usines et des villages. Bref, il faut s’attendre à une guérilla. Rappel: c’est de la mosquée de Mossoul que leur chef Abou Bakr al Baghdadi s’est proclamé calife et a appelé les musulmans au jihad fin juin 2014. Pour eux, pas question d’abandonner la ville aux Irakiens sans avoir organisé le chaos.

Tous les visages de cette guerre sont exposés

Dans Le Figaro, des rescapés racontent aussi l’enfer de Daech : les jihadistes auraient basculé dans une sanglante paranoïa et traiteraient tous ceux qui n’ont pas rejoint leurs rangs en ennemis. Mossoul compte actuellement près d’ 1,5 million d’habitants : autant de boucliers humains… Autour de la ville, des camps de réfugiés sont organisés, mais il n’y en aurait que sept avec une capacité de 60 000 personnes, sans compter les familles de jihadistes en errance… Le journal La Croix souligne par ailleurs dans son édito que désormais tous les visages de cette guerre sont exposés : celui des assaillants, celui des terroristes et celui de leurs victimes… Le Prix Sakharov attribué hier à deux femmes yazidies met en lumière le sort de cette minorité réduite en esclavage par les jihadistes.

Dans les titres ce matin, les dossiers noirs de l’ONU font la une de Libération. En 2014, six enfants centrafricains avaient accusé des militaires français de la force Sangaris d’abus sexuels. Aujourd’hui dans un entretien accordé à Libération, le haut fonctionnaire chargé de l’affaire, Anders Kompass, dénonce une enquête escamotée. Car si l’affaire semble avoir été prise au sérieux au début, la machine onusienne est lente et un an plus tard, rien n’a été fait. Le fonctionnaire suédois, lui, a été suspendu, accusé d’avoir transmis des informations confidentielles et des témoignages non vérifiés. Il a fait à son tour l’objet d’une enquête. Finalement, on lui a retiré son badge et il a été mis à la porte.

Deux articles contradictoires sur l’accueil des migrants à Paris

En France, les migrants ont presque tous quitté la jungle de Calais, mais Le Monde montre que dans les ruines fumantes du bidonville, certains refusent de partir. Des femmes se sont pressées hier à Calais, des cas compliqués ne sont pas réglés et des incidents ont éclaté…Malgré la satisfaction exprimée par la préfète locale, "Calais, ce n’est peut être pas fini". Dans son édito, Libération rappelle que la région reste au bord de la Manche, à 40 km de l’Angleterre et qu’aucune solution européenne n’a pour l’instant été trouvée. Entre 200 et 400 mineurs isolés dorment encore sous une tente, espérant rejoindre leur famille outre-manche. Et pour les migrants accueillis partout en France, la période d’incertitude commence. Dans la Drôme, les autorités voulaient organiser un référendum sur la question, mais il a été refusé. À Toulouse, l’accueil est plus chaleureux, et les migrants ne se plaignent pas de leur centre, mais pour eux, c’est le début du parcours du combattant avec l’administration française.

Enfin, on trouve deux articles contradictoires sur l’accueil des migrants à Paris. Le premier dans Le Figaro qui affirme que les habitants du quartier Stalingrad sont exaspérés par les campement des migrants, proches de la gare du Nord. Le second dans Time Out Paris qui salue une association de résidents… qui ont décidé d’aider ces migrants et de les réchauffer en leur proposant à chacun un petit déjeuner ou un plat chaud.