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La Colombie entame des pourparlers de paix avec la deuxième plus importante guérilla

Le gouvernement colombien et la guérilla de l'Armée de libération nationale doivent lancer, jeudi, à Quito, des discussions de paix afin de mettre un terme à plus d'un demi-siècle de conflit, alors que la rébellion détient toujours des otages.

La Colombie doit entamer, jeudi 27 octobre, un nouveau processus de paix avec la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN) cette fois, alors qu'elle n'en a pas fini avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Ces négociations, qui se tiendront à Quito, en Équateur, pourraient enfin mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 300 000 morts et disparus depuis les années 1960.

L'ouverture de ce nouveau dialogue avec l'ELN (castriste) devait couronner les efforts du président Juan Manuel Santos, après la signature d'un accord avec les Farc, la plus importante rébellion du pays. Mais c'était sans compter avec le rejet inattendu par les Colombiens de ce pacte historique, lors du référendum du 2 octobre.

Le tout récent prix Nobel de la paix et ses équipes se retrouvent donc à négocier sur deux fronts : avec les Farc à Cuba, où les discussions ont repris depuis samedi ; et en Équateur, l'un des pays garants du processus, où doivent être officiellement lancés jeudi à 17 h (22 h GMT) les pourparlers avec l'ELN.

La première phase des discussions doit se tenir à partir du 3 novembre et pendant 45 jours, selon le ministre équatorien des Affaires étrangères, Guillaume Long.

L’ELN, qui compte 1 500 combattants, est apparue en 1964, trois mois après les Farc, forte de près de quatre fois plus de combattants. Si son aînée est marxiste et réclame une plus juste répartition des terres, l'ELN est inspirée de la révolution cubaine et de la théologie de la libération, courant catholique de défense des pauvres, et met l'accent sur le contrôle des ressources du pays.

La question des otages

Mais sa moindre importance ne rend pas les négociations plus aisées. L'ELN, qui finance en partie ses actions par des enlèvements contre rançon, refuse de lâcher tous ses otages, condition sine qua non posée par Juan Manuel Santos. Le thème des séquestrés avait déjà congelé les pourparlers, d'abord annoncés fin mars, après plus de deux ans et demi d'entretiens exploratoires menés en secret.

À moins de 48 heures du début des négociations, l'ELN, qui a pourtant relâché trois personnes il y a quelques semaines, n'avait pas encore libéré les deux autres otages convenus au moment de l'annonce de la reprise des pourparlers, le 10 octobre.

La guerre interne qui déchire la Colombie depuis plus de cinq décennies a impliqué d'autres guérillas d'extrême gauche et des milices paramilitaires d'extrême droite, depuis démobilisées, ainsi que les forces armées, faisant plus de 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Avec AFP