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Les grands accidents ferroviaires en Afrique ces vingt dernières années

Le déraillement d’un train vendredi au Cameroun vient rappeler qu’au cours des dernières décennies, le continent africain n’a pas été épargné par les catastrophes ferroviaires. Retour (non exhaustif) sur les principaux accidents de train en Afrique.

Septembre 2016 en Côte d’Ivoire. Un train de marchandises déraille près de Dimbokro, dans le centre du pays. Aucune victime n’est à déplorer mais l’accident est spectaculaire. "Le pont s’est littéralement plié au passage du train", ont indiqué des témoins de la scène. Les conséquences commerciales sont catastrophiques, le pont étant un axe économique primordial avec le Burkina Faso voisin. Comme au Cameroun, le groupe français Bolloré est l’exploitant de la ligne.
Construit en 1910, pendant la colonisation française, ce pont ferroviaire était vétuste. Sa rénovation devrait coûter pas moins de 400 millions d’euros, (2 milliards de francs CFA), selon RFI.

Juin 2015 en Tunisie. Le pays  a connu l'un des drames ferroviaires les plus graves de son histoire récente, avec la mort d'au moins 18 personnes dans une collision entre un train et un camion à El Fahes, au sud-ouest de Tunis. L'enquête a conclu à un défaut de signalisation au passage à niveau. Les deux conducteurs étaient en outre en excès de vitesse, selon les autorités.

Avril 2014 en RD Congo. L’accident est survenu le 22 avril lorsqu’un train de marchandises de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) a déraillé dans le sud-est de la République démocratique du Congo. Plus de 60 personnes ont été tuées, et 160 autres blessées. Le lourd bilan humain s’expliquerait par la présence de nombreux clandestins à bord du convoi.

La cause de l’accident : "l’emballement" du moteur, ont affirmé les autorités. Les accidents de train sont assez fréquents en RDC, dont le réseau ferroviaire mis en service à l'époque coloniale belge n'a été que peu entretenu depuis l'indépendance, en 1960. 

Avril 2012 en Égypte. À Manfalout, la collision d’un bus et d’un train provoque la mort d’une cinquantaine d’enfants et de leur chauffeur. La barrière du passage à niveau que traversait le bus n’avait pas été abaissé avant l’arrivée du train, le gardien du passage s’étant endormi. Le ministre des Transports de l’époque démissionna après cet l’accident.

Mai 2009 au Sénégal. Cinq personnes ont perdu la vie dans le déraillement du train Dakar-Bamako, près de Balla, dans l’est du pays. Il est près de 23 h 30 dans la nuit du 13 au 14 mai quand le convoi sort des rails. Quatre des 11 wagons sont complètement couchés sur le flanc et la voie ferrée est rompue sur 50 mètres.

Les pompiers sénégalais avaient indiqué à l’époque que le "mauvais état des rails" dans cette partie du Sénégal pouvait avoir favorisé l’accident.

Août 2007 en RD Congo. Le déraillement d'un train de nuit de la Société nationale des chemins de fer du Congo reliant la ville Ilebo à celle de Kananga, au Kasaï-Occident, fait plus de 71 morts. L’accident a été provoqué par une défaillance technique de la locomotive. Le train a cessé de répondre aux commandes, provoquant le retournement de sept wagons.

Février 2002 en Égypte. Peu après minuit, un feu est détecté dans un wagon du train 832 qui relie Le Caire à Assouan, une ville à 900 km au sud de la capitale. Nous sommes le 20 février et le train est bondé. Il s’est arrêté dans presque tous les villages le long du Nil pour récupérer des voyageurs souvent issus des classes les plus pauvres. Presque tous se rendaient dans le Sud pour célébrer la fête musulmane de l’Aïd.

À 2 h du matin, malgré l’alerte donnée à l’arrière du convoi, le train poursuit sa course sur plusieurs kilomètres. Il s’arrête finalement non loin de la ville d'Al Ayatt, à environ 70 km au sud du Caire. Trop tard, le vent a attisé les flammes. Le brasier est gigantesque : plus de 370 personnes périssent.

Aux dires des enquêteurs, l’incendie a été provoqué par un petit réchaud à gaz que les voyageurs utilisent fréquemment pour préparer du thé ou du café. Les pompiers ont mis plusieurs heures à venir à bout de l'incendie, qui s'est propagé à sept wagons.

Mars 1999 au Kenya. Un accident du train reliant Nairobi à Mombasa, dans le sud-est du Kenya, fait 32 morts et plus de 250 blessés. Selon les témoignages, le convoi, qui transportait plus de 600 passagers, s'est mis soudainement à accélérer lorsqu'il a abordé une courbe, provoquant un déraillement.

Au beau milieu de la nuit, le "train s'est emballé à une vitesse folle", avait raconté une Française, attachée commerciale d'Air France, qui se trouvait à bord avec une douzaine de clients de la compagnie. "Puis quand l'accident s'est produit, les wagons se sont enchevêtrés, notre voiture s'est retrouvée sur une autre".

Le train Mombasa-Nairobi a été construit il y a environ un siècle à l'initiative des colonisateurs britanniques. En dépit de sa vétusté, le train reliait quotidiennement la capitale à Mombassa, au bord de l'océan Indien.

Février 1998 au Cameroun. Il n’est pas loin de 13 h à la gare ferroviaire de Nsam, un quartier du sud de Yaoundé, quand des wagons-citernes de la Société camerounaise de dépôts pétroliers (Scdp) se renversent accidentellement sur les voies après un déraillement. À ce moment précis, aucune victime n’est à déplorer, le train ne transportant aucun passager civil. Mais les riverains se pressent sur les lieux du drame pour tenter de récupérer le précieux liquide et s’approvisionner ainsi gratuitement en essence, sans se soucier du danger.

Un violent et gigantesque incendie éclate, alimenté par des centaines de milliers de litres d’essence déversés sur les voies. Pris au piège dans les flammes, plus de 230 personnes périssent calcinés.