logo

Violents combats à Alep après la fin de la trêve

De violents combats ont éclaté samedi soir dans la ville syrienne d'Alep entre les forces du régime et les rebelles, peu après l'expiration d'une trêve de trois jours décrétée par la Russie, alliée de Damas dans cette guerre.

Le répit aura été de courte durée. Les combats ont repris dans la ville martyre d’Alep. De violents affrontements ont éclaté samedi soir dans la ville syrienne, entre les forces du régime et les rebelles, peu après l'expiration d'une trêve de trois jours décrétée par la Russie, alliée de Damas dans cette guerre.

Des tirs d'artillerie et des affrontements ont été signalés dans plusieurs quartiers de la deuxième ville de Syrie devenue un enjeu majeur dans le conflit qui a fait plus de 300 000 morts depuis 2011, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon ce dernier, un déluge de roquettes et d'obus s'est abattu sur un quartier d'Alep-ouest, tenu par le gouvernement, tandis que des tirs d'artillerie et des frappes aériennes ont visé l'est de la ville.

Alep est divisée depuis 2012 entre des quartiers contrôlés par les rebelles à l'est et des zones tenues par le président Bachar al-Assad à l'ouest.

"Crimes de guerre"

Après avoir intensifié ses bombardements sur la partie rebelle d'Alep et ses quelque 250 000 habitants depuis le 22 septembre s'attirant des accusations de "crimes de guerre", la Russie avait décrété une pause dite "humanitaire" de trois jours qui s'est terminée à 19h locales (16h GMT) samedi.

Mais cette trêve n'a pas permis à l'ONU d'évacuer 200 blessés bloqués dans les quartiers est assiégés depuis juillet par Damas et ses alliés et qui avaient besoin de sortir d'urgence.

Les Nations unies, qui avaient réclamé une prolongation du cessez-le-feu jusqu'à lundi ont évoqué des conditions de sécurité insuffisantes.

Par ailleurs, les huit corridors établis par la Russie pour permettre aux habitants et aux rebelles qui le souhaitent de quitter les quartiers est sont restés déserts.

Les quatre dernières semaines de bombardements intenses du régime et de la Russie sur Alep-Est ont fait environ 500 morts et 2 000 blessés, selon l'ONU, entraînant la destruction d'infrastructures civiles, notamment des hôpitaux.

Un "abattoir"

Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, Zeid Raad al-Hussein avait estimé vendredi qu'Alep était devenue un "abattoir".

Les autorités russes et les médias étatiques syriens ont accusé les rebelles d'avoir empêché toute sortie, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov assurant que les combattants avaient recours "aux menaces, au chantage et à la force brute" pour bloquer les couloirs.

À New York, le Conseil de sécurité des Nations unies avait toutefois reçu vendredi soir un rapport confidentiel concluant que l'armée syrienne avait mené une nouvelle attaque à l'arme chimique, sans doute au chlore, à Qmenas, dans la province d'Idleb (nord-ouest), contrôlée par les rebelles, le 16 mars 2015.

Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a réclamé samedi l'adoption au Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution condamnant l'usage d'armes chimiques en Syrie et prévoyant des "sanctions" contre les auteurs de ces actes "inhumains".

Avec AFP