Dans un entretien accordé à France 24, le général de brigade peshmerga Siwan Barzani est revenu de manière détaillée sur les premiers jours de la bataille de Mossoul, et les succès enregistrés contre les jihadistes de l'EI.
Alors que l’offensive lancée pour reprendre Mossoul aux jihadistes de l’organisation État islamique (EI) est entrée dans son troisième jour, le général de brigade peshmerga Siwan Barzani a confié à France 24 que la bonne coordination sur le terrain entre les combattants kurdes (traduction de "peshmerga"), l’armée irakienne et la coalition internationale a permis d’enregistrer d’importants succès contre les jihadistes. Il a notamment confirmé la libération de 9 villages de l’emprise de l’EI, près de la grande métropole.
Mossoul reste la plus grande ville irakienne encore sous le contrôle des jihadistes d'Abou Bakr al-Baghdadi depuis 2014. Les troupes irakiennes, les forces kurdes, et des milices armées sunnites et chiites, appuyées par les raids aériens de la coalition progressent depuis plusieurs semaines en direction de cette ville située à environ 400 km au nord de Bagdad.
"Les deux derniers jours ont été couronnés de succès, grâce à nos relations qui sont très bonnes avec le ministère de la Défense irakien et les forces étrangères, c’est la première fois que nous collaborons de la sorte, au sein de comités de coordination qui nous permettent de prendre des décisions ensemble", a précisé mardi soir le neveu de Massoud Barzani, le président du Kurdistan irakien.
"Nous, les peshmerga, avons des contacts quotidiens avec les forces de la coalition, spécialement pour se coordonner avec les raids aériens de la coalition, et sur le terrain avec les équipes de conseillers militaires étrangers présents sur la ligne de front, a-t-il expliqué. Ils nous aident avec leurs drones, leurs informations et leurs conseils, et nous les en remercions".
"Rien ne pourra plus empêcher les Peshmerga d’avancer"
Concernant les combats sur le terrain, Siwan Barzani a affirmé que "rien ne pourra[it] plus empêcher les peshmerga d’avancer sur le terrain et de nettoyer les positions tenues par Daech [autre nom de l’EI en arabe et en kurde, NDLR]". Il a réaffirmé sur l’antenne anglophone de France 24 que les peshmerga ne participeraient pas aux combats "à l’intérieur de la ville de Mossoul". "Ce n’est pas prévu pour le moment", a-t-il précisé.
L'interview en anglais de Sirwan Barzani
Il a confié que la bataille de Mossoul n’était pas "une guerre facile", expliquant que le plus grand danger rencontré par les peshmerga au cours de cette opération était les attaques-suicides et les tunnels piégés par l’EI. "Cela fait partie de la tactique de Daech, qui a miné de nombreuses maisons, des routes et des tunnels qui relient plusieurs édifices entre eux, a-t-il déploré. Pour faire face aux kamikazes et aux voitures piégées, nous sommes aidés par les raids de la coalition, et par nos missiles anti-chars Milan [de fabrication française, NDLR], qui sont d’une grande utilité pour sauver des vies".
Enfin, le général de brigade a évoqué l’après-Mossoul. "La plus grande interrogation concernant l’avenir est de savoir qui gouvernera la ville, ce qu’il y aura après Daech ? C’est une question importante, et pas seulement sur le plan militaire".
À la question du rattachement des futurs territoires libérés au gouvernement régional du Kurdistan irakien, il a répondu comme son oncle, Massoud Barzani, qui avait récemment déclaré qu'il faudrait tenir un référendum après avoir discuté du sujet avec Bagdad. "Nous verrons le moment venu, après la bataille, car nous avons le droit d'avancer vers notre indépendance", a-t-il conclu.