
Pour la première fois, les État-Unis ont bombardé des sites dans des zones contrôlées par les Houthis, au Yémen, suite à des attaques par missiles contre des bateaux de guerre américains. Les rebelles ont nié, jeudi, être à l'origine des tirs.
Les États-Unis ont bombardé pour la première fois les rebelles houthis au Yémen, mercredi 12 octobre. Washington les accuse d'avoir visé avec des missiles de croisière des bateaux de guerre américains en Mer rouge à plusieurs reprises ces derniers jours, même si les missiles en question sont tombés à l'eau, sans atteindre les navires américains.
Autorisés par le président Barack Obama, les bombardements américains ont été menés avec des missiles de croisière Tomahawk, tirés par le destroyer USS Nitze. Ces raids ont visé trois stations radars sur la côte de la Mer rouge, a indiqué un responsable américain. Le Pentagone a précisé que les sites radars visés avaient été détruits, selon les premiers rapports.
Les États-Unis n'étaient pas, jusqu'à maintenant, intervenus militairement contre les rebelles houthis. "Ces frappes limitées de légitime défense ont été conduites pour protéger nos personnels, nos navires, et notre liberté de navigation sur cette voie maritime importante", a justifié le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, dans un communiqué.
Les Houthis nient leur implication dans des tirs
Washington avait prévenu que les attaques houthies contre ses navires de guerre en Mer rouge ne resteraient pas impunies. L'USS Mason avait déjà été pris pour cible une première fois dimanche, ainsi que l’USS Ponce. Là encore, les missiles tirés depuis une zone rebelle s’étaient perdus en mer avant d’atteindre les bateaux américains.
Pour leur part, les rebelles houthis ont nié, jeudi, avoir visé un navire de guerre américain. Les affirmations de Washington "sont sans fondement", a déclaré l'agence rebelle Saba citant un responsable militaire du camp allié aux Houthis. "L'armée [alliée aux rebelles] et les Comités populaires [milices] n'ont rien à voir avec cette action", a ajouté ce responsable.
Soutenus par l'Iran, ces milices chiites sont engagées avec les forces de l'ancien président Ali Abdallah Saleh – chassé du pouvoir par la rue – dans une guerre civile meurtrière contre les forces loyalistes, soutenues par une coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite.
Un pas supplémentaire dans l'engagement américain au Yémen
Les États-Unis s'étaient bornés jusqu'alors à apporter un soutien logistique à la coalition arabe, ravitaillant en vol les avions allant bombarder le Yémen, et fournissaient également du renseignement.
Pourtant l'intervention américaine contre les Houthis survient alors que Washington est en train de ré-examiner son soutien à la coalition arabe, dont les frappes au Yémen sont meurtrières pour la population civile.
Avec AFP et Reuters