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"Un président ne devrait pas dire ça" : les nouvelles révélations sur François Hollande

Dans le livre entretien "Un président ne devrait pas dire ça..." à paraître jeudi, les journalistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet révèlent les confidences troublantes de François Hollande, recueillies depuis 2012. Extraits.

Explosif. Dans "Un président ne devrait pas dire ça...", à paraître jeudi 13 octobre, les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont recueilli cinq ans de confidences de François Hollande. Le chef d’État se livre pêle-mêle sur l'islam, le voile, Julie Gayet, Nicolas Sarkozy, ou l’équipe de France de football. Tout y passe. Florilège des bonnes pages publiées mardi 11 octobre par L’Express.

Immigration

Sur l’immigration d’abord, le président livre un discours bien différent de celui auquel les Français sont habitués. Il y a en France "trop d'arrivées, d'immigration qui ne devrait pas être là", peut-on lire dans ce livre de 600 pages. Il juge également qu'"il y a un problème avec l'islam, c'est vrai. Nul n'en doute", […] " Parce que l'islam demande des lieux, des reconnaissances. Ce n'est pas l'islam qui pose un problème dans le sens où ça serait une religion qui serait dangereuse en elle-même, mais parce qu'elle veut s'affirmer comme une religion dans la République".

Et le président de poursuivre, "ce qui peut poser un problème, c'est si les musulmans ne dénoncent pas les actes de radicalisation, si les imams se comportent de manière antirépublicaine".

La femme voilée, la "Marianne de demain"

François Hollande explique aussi "que la femme voilée d'aujourd'hui sera la Marianne de demain"."Parce que d'une certaine façon, si on arrive à lui offrir les conditions de son épanouissement, elle se libérera de son voile et deviendra une Française, tout en étant religieuse si elle veut l'être, capable de porter un idéal", plaide encore le chef de l'État dans l’ouvrage.

"Finalement, quel est le pari que l'on fait? C'est que cette femme préfèrera la liberté à l'asservissement. Que le voile peut être pour elle une protection, mais que demain elle n'en aura pas besoin pour être rassurée sur sa présence dans la société", dit encore Hollande.

La déchéance de la nationalité

Dans le livre, une large place est accordée aux thématiques identitaires. Ainsi François Hollande y aborde largement le thème de la déchéance nationale. "Oui", il regrette d'avoir proposé d'inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution pour les auteurs d'actes de terrorisme.

"L'identité, c'est plutôt l'idée de Nicolas Sarkozy. Le sujet existe, mais il ne peut pas être un thème fédérateur pour la gauche", juge le président. "La gauche ne peut pas gagner sur le thème de l'identité, mais elle peut perdre sur le thème de l'identité", dit-il encore.

Nicolas Sarkozy

François Hollande évoque largement la personnalité de Nicolas Sarkozy. "C'est le petit De Gaulle. On a eu Napoléon le petit, eh bien là, ce serait De Gaulle le petit".

"Les cassettes" de l'ex-conseiller, Patrick Buisson, "sont très importantes, non pas qu'elles révèlent quoi que ce soit – il n'y a pas de secrets d'État i mais elles vont révéler ce qu'est ce type. Sa grossièreté, sa méchanceté, son cynisme".

"Ce qu'on ne voit pas chez lui, c'est qu'il ne fait pas le partage entre ce qui est possible et ce qui n'est pas possible, le légal et le non-légal, le décent et le non-décent. Pourquoi cette espèce d'appât de l'argent ? [...] Il s'entoure de gens d'argent. Pourquoi ? [...] L'argent et toujours l'argent ! C'est ça qui est étonnant".

"Moi, président de la République, je n'ai jamais été mis en examen [...] Je n'ai jamais espionné un juge, je n'ai jamais rien demandé à un juge, je n'ai jamais été financé par la Libye".

François Fillon

Le chef de l’État revient également sur l’affaire Fillon / Jouyet. Selon lui, l'ex-Premier ministre a bien demandé à l'Élysée d'accélérer les procédures en cours contre Sarkozy : "Il a dit à Jouyet [secrétaire général de l'Élysée] : 'Mais comment ça se fait que vous ne poussiez pas la justice à en faire davantage ?'".

Il évoque également d’autres personnalités comme Manuel Valls, qui, par sa "loyauté absolue", serait son héritier.

Emmanuel Macron, avant sa démission du gouvernement ? Un "garçon gentil", "authentiquement de gauche". "Emmanuel Macron, c'est moi".

Les Femmes

Ségolène Royal ? "Celle qui me connaît le mieux", "celle dont je suis le plus proche". Quand elle participe à son premier Conseil des ministres, le 4 avril 2014, "elle était heureuse, émue, on a échangé un regard, voilà, c'est une belle histoire".

Valérie Trierweiler ? "L'obsession de Valérie, ce n'était pas Julie [Gayet] ou une autre, c'était Ségolène". "Elle n'était jamais rassurée. Parce qu'elle pensait toujours que Ségolène allait revenir". Leur rupture a été "le pire moment personnel du quinquennat".

Le livre "Merci pour ce moment" ? "Ce livre n'était pas un acte malveillant, mais l'acte d'une femme malheureuse". Mais il n'a pas digéré l'expression "sans-dents", même s'il a bien employé ces mots : "Je lui ai dit : je vois les gens qui viennent vers moi dans les manifestations, ce sont des pauvres, ils sont sans dents". "C'est odieux, c'est une trahison. Quand je dis : j'aime les gens, c'est vrai".

Gayet ? "Elle souffre de cette situation, elle est demandeuse de le faire [officialiser leur relation]. Ça brûle". Mais lui refuse pour l'instant, "y compris pour le second quinquennat".

Les Bleus

François Hollande n'écarte pas le sport de ses révélations et avoue qu'il donnerait bien à certains joueurs des leçons de "musculation du cerveau". "Ils sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation".

Son avenir politique

À demi-mot, François Hollande évoque sa future candidature à l’élection présidentielle. "Je n'ai pas peur de perdre. Je n'aurai pas de frustration et je n'en voudrai pas aux Français". "Je ne courrai pas le cacheton" en faisant des conférences.

L’homme d’État avoue enfin qu’il aimerait que l’on dise de lui qu’il a "été courageux".

Avec AFP