Les investissements de l'État suédois pour accueillir 163 000 réfugiés en deux ans ont contribué à accélérer la croissance suédoise, qui est devenue la plus forte d'Europe.
C’est un taux de croissance que l’on croyait réservé aux pays asiatiques. Et pourtant… La Suède a connu une progression de 4,5 % en rythme annuel au quatrième trimestre 2015. Le pays n’avait pas connu une telle croissance depuis cinq ans. Elle est plus de deux fois supérieure à celle de l’Allemagne.
La pays doit cette bonne santé économique, que le reste de l’Europe lui envie, en grande partie à l’accueil de 163 000 réfugiés depuis 2014.
Pour en arriver là, Stockholm a mené une politique interventionniste à même de provoquer une crise de panique chez n'importe quel économiste néolibéral. L'objectif : mieux intégrer les migrants. L’État a ainsi dépensé 2,5 milliards d’euros pour faciliter l’installation de réfugiés. La banque centrale suédoise a, de son côté, décidé de baisser son taux directeur à un niveau historiquement bas (-0,5 %) afin de faciliter le crédit pour lancer une grande campagne de construction de logements pour les nouveaux arrivants.
Immobilier et emploi
Ce choix a entraîné un boom du secteur de l’immobilier, a permis à une partie des réfugiés de trouver un premier emploi, ce qui leur a octroyé un certain pouvoir d’achat et a ainsi donné un coup d’accélérateur à la consommation.
L’exemple suédois prouve qu’alors "qu’on pensait que l’impact bénéfique économique des réfugiés était plutôt sur le long terme, cet afflux peut aussi accélérer la croissance à court terme", assure l’économiste britannique Jonathan Portes, interrogé par la quotidien The Independent.
L’interventionnisme suédois n’est cependant pas transposable dans tous les États européens, assure BFMTV. Le pays nordique a les moyens de sa politiques car son déficit public est négligeable (il a présenté un budget à l’équilibre en 2015), contrairement à un grand nombre de ses voisins qui se battent pour couper dans les dépenses.