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"Mariages forcés, une réalité mondiale"

Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 11 octobre, l’entrée en vigueur de l’état d’urgence en Éthiopie, la fermeture du principal journal d’opposition hongrois, les divisions du parti républicain à moins d’un mois de la présidentielle américaine. Et le phénomène des mariages forcés dans le monde.

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Cette revue de presse internationale démarre en Éthiopie, où l’état d’urgence est entré en vigueur lundi, pour une durée de six mois.

Cette mesure sans précédent depuis vingt-cinq ans, d’après le site Addisfortune, a été présentée par le Premier ministre éthiopien comme une mesure "nécessaire" parce que la stabilité du pays serait "compromise". Notre site France 24, qui associe la décision du pouvoir éthiopien à "un signe de panique face à l'enracinement des mouvements anti-gouvernementaux". Et de rappeler que le pays est confronté depuis plusieurs mois à d’importantes manifestations d’opposants, oromos, dont l’ethnie représente 37 % de la population éthiopienne, qui se révoltent contre la minorité tigréenne, à la tête du pays depuis 1991, demandant une meilleure représentation politique, l’annulation de projets d’expropriation de terres et une meilleure répartition des richesses. Le gouvernement a réagi à leur révolte en dénonçant des "ennemis extérieurs" qui chercheraient à "déstabiliser" l’Éthiopie en leur fournissant des armes et de l’argent. Les coupables, selon lui : l’Égypte et l’Érythrée, avec lesquels Addis-Abeba est en froid, pour des litiges liés au partage des eaux du Nil et des questions frontalières. D’après Human Rights Watch, la répression des manifestations aurait déjà causé la mort de plus de 500 personnes et l’emprisonnement de milliers d’autres. Ces violences inquiètent aussi les investisseurs étrangers, nombreux en Éthiopie. D’après The Wall Street Journal, plus de 130 entreprises privées ont été prises pour cibles par les manifestants la semaine dernière, dont une plantation de fleurs hollandaise et une fabrique de ciment, propriété du Nigérian Aliko Dangote, présenté comme l’homme le plus riche d’Afrique. Certains analystes financiers auraient également émis des réserves sur la décision du gouvernement d’instaurer l’état d’urgence pour rétablir la confiance des investisseurs.

Inquiétudes également, en Hongrie, après la fermeture, le week-end dernier, du principal journal d’opposition. Le quotidien Nepszabadsag, "Liberté du peuple", qui était jusque-là le plus critique vis-à-vis de la politique du Premier ministre nationaliste Viktor Orban, a cessé de paraître pour des raisons économiques. L’Humanité rapporte que les  journalistes du quotidien hongrois dénoncent, eux, un "putsch" contre la liberté de la presse, accusant le pouvoir d’"assassinat". Leur quotidien, raconte l’Huma, venait de publier plusieurs articles sur des scandales impliquant des hommes politiques proches de Viktor Orban et devait faire, hier, des révélations sur le train de vie "fastueux" du ministre de la Communication. Créé il y a soixante ans, Nepszabadsag a été "condamné par un gouvernement qui ne supporte pas la critique", selon ses confrères de Magyar Nemzet. "Sombre dimanche dans l’histoire du pays", titrait dimanche le journal Nepszava, qui a d’ailleurs décidé de lancer une pétition en faveur de la liberté de la presse en Hongrie.

Un mot, encore, sur la mauvaise passe traversée par Donald Trump, après la diffusion de ses propos obscènes sur les femmes - une mauvaise séquence pour le candidat républicain à la Maison Blanche, et son parti, dont une quarantaine de figures, on l’a dit, lui ont retiré leur soutien. Dernier en date, le speaker, le président républicain de la Chambre des représentants, himself, Paul Ryan – qui a annoncé sa défection hier. The Washington Post raconte un parti "au bord de l’anarchie", et des élus littéralement pris de panique, à l’idée de sombrer corps et bien avec le milliardaire, à la veille du renouvellement d’une partie du Congrès. "Maintenant c’est chacun pour soi", se désole un ancien sénateur, sonné, visiblement, par la guerre qui s’est déclarée au sein de son parti. Donald Trump, combien de divisions ? Ses propos auraient même déclenché l’indignation de plusieurs sportifs, après que le milliardaire a tenté de les justifier en expliquant qu’il s’agissait de "propos de vestiaire". "En tant qu’athlète, j’ai fréquenté les vestiaires pendant toute ma vie d’adulte, et je peux vous dire que ce ne sont pas des propos de vestiaires", aurait notamment déclaré le joueur de base-ball Sean Doolittle, cité par The Guardian.

Un mot, pour terminer, du phénomène des mariages forcés dans le monde, évoqué à l’occasion de la Journée internationale des filles, organisée aujourd’hui par l’ONU. La Croix rappelle que des millions de jeunes filles continuent d’être liées à un homme contre leur gré, au nom de la tradition ou de la pauvreté. D’après le journal, le Bangladesh, l’Inde et le Pakistan, le Népal et l’Afghanistan concentrent encore aujourd’hui plus de la moitié des mariages non consentis dans le monde, le champion en la matière étant le Bangladesh, où 29 % des filles sont mariées avant l’âge de 5 ans, malgré la loi qui interdit toute union avant 18 ans. Selon Yves Savy, de l’ONG Plan France, le problème reste "le décalage entre le droit coutumier et le droit public", et le fait que "dans les familles défavorisées, la fille est considérée comme un fardeau économique". "La marier c’est se libérer de ce fardeau, explique-t-il, ajoutant que les familles disent aussi "vouloir sécuriser l’avenir de leurs filles, leur éviter un éventuel déshonneur d’un rapport sexuel hors mariage". La bonne nouvelle, c’est que ce phénomène des mariages forcés est à la baisse sur tous les continents, notamment grâce aux progrès de la scolarité.

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