
Donald Trump a dit avoir eu un appel avec le président vénézuélien Nicolas Maduro, dimanche 30 novembre 2025. © EFE
Apaisement en vue entre Caracas et Washington ? Le président américain Donald Trump a confirmé dimanche 30 novembre, sans en donner la teneur, avoir eu un échange téléphonique avec Nicolas Maduro, le président du Venezuela qui dénonce une "agression en préparation" des États-Unis dans une lettre à l'Opep.
Washington qui dit lutter contre les cartels de la drogue, a déployé des forces armées depuis septembre en mer des Caraïbes, notamment un porte-avions, le plus grand du monde, et accentué la pression ces derniers jours en décrétant samedi que l'espace aérien du Venezuela devait être considéré comme "totalement fermé".
"Je ne dirais pas que cela s'est bien ou mal passé. C'était un appel téléphonique", a déclaré à bord de l'avion Air Force One le président américain à propos de sa conversation avec son homologue de gauche radicale, initialement révélée par le New York Times cette semaine.
Bête noire des États-Unis depuis un quart de siècle, le Venezuela est accusé par Donald Trump d'être derrière le trafic de produits stupéfiants qui inondent les États-Unis. Caracas dément et rétorque que l'objectif véritable de Washington est de le renverser et la mainmise sur le pétrole vénézuélien.
Le sénateur républicain américain Markwayne Mullin a affirmé dimanche que Washington avait proposé à Maduro de quitter le pays : "nous avons donné à Maduro une opportunité de partir. Nous lui avons dit qu'il pouvait partir pour la Russie ou qu'il pouvait aller dans un autre pays".
Une "agression en préparation" des États-Unis
Le Venezuela a annoncé qu'il avait demandé à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), de l'aider "à stopper cette agression (américaine) qui se prépare avec de plus en plus de force", dans une lettre de Nicolas Maduro lue par la vice-présidente Delcy Rodriguez, également ministre du Pétrole, lors d'une visioconférence des ministres de l'Opep.
Washington "cherche à s'emparer des vastes réserves de pétrole du Venezuela, les plus grandes du monde, par l'utilisation de la force militaire", y écrit Nicolas Maduro.
Depuis début septembre, les États-Unis ont mené des frappes contre plus de 20 navires en mer des Caraïbes et dans le Pacifique, tuant au moins 83 personnes, sans fournir de preuves que ces navires servaient au trafic de drogue comme ils l'affirment.
De nombreux experts mettent en doute la légalité de ces opérations, aucun suspect n'ayant été ni interpellé ni interrogé.
Le président de l'Assemblée nationale, Jorge Rodriguez, un des hommes forts du pays, a annoncé à la presse dimanche avoir accueilli "des familles de Vénézuéliens assassinés, exécutés extrajudiciairement lors des actions, clairement illégitimes et illégales, perpétrées depuis le 2 septembre par l'armée américaine". Mais il n'a rien voulu dire de la conversation entre les présidents Trump et Maduro.
Jorge Rodriguez a commenté des informations du Washington Post qui assure que le ministre de la Défense américain Pete Hegseth a ordonné, lors d'une frappe, que tous les passagers du bateau soit tués, conduisant les militaires à viser une deuxième fois des personnes à l'eau.
"Si une guerre avait été déclarée et conduit à de tels assassinats, nous parlerions de crimes de guerre. Étant donné qu'il n'y a aucune guerre déclarée entre pays, ce qui s'est produit (...) ne peut être qualifié autrement que d'assassinats ou d'exécutions extrajudiciaires", a-t-il dit.
Le rapatriement de migrants clandestins vénézuéliens suspendu
Ces derniers jours, une activité constante d'avions de combat américains a été enregistrée à quelques dizaines de kilomètres des côtes vénézuéliennes, selon des sites de suivi des aéronefs. Six compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec le Venezuela.
L'annonce de Trump samedi affirmant qu'il fallait considérer "fermé" l'espace aérien vénézuelien a provoqué la suspension du programme de rapatriement de migrants clandestins vénézuéliens expulsés des États-Unis. Ces vols se poursuivaient malgré la crise entre les deux pays.
Delcy Rodriguez a annoncé que Nicolas Maduro a ordonné "un plan spécial" de rapatriement de migrants malgré la réduction des vols des compagnies aériennes. L'aéroport de Caracas fonctionnait normalement dimanche.
Avec AFP
