Quatre policiers ont été blessés, dont deux grièvement brûlés, samedi dans une attaque aux cocktails Molotov à Viry-Châtillon, dans l'Essonne. Le pronostic vital de l'un d'entre eux est engagé, a indiqué dimanche le procureur de la République d'Évry.
Le pronostic vital d'un agent de police était "engagé", dimanche 9 octobre, au lendemain d'une attaque aux cocktails Molotov en lisière de la cité difficile de la Grande Borne, à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, alors que les agresseurs n'ont toujours pas été identifiés.
Les prochaines heures vont être cruciales pour l'adjoint de sécurité de 28 ans, "très grièvement brûlé aux mains et sur l'ensemble du corps", a indiqué le procureur de la République d'Évry, Éric Lallement, dans un communiqué à l'AFP.
L’agent, transporté à l’hôpital Saint-Louis à Paris, a été plongé dans un coma artificiel, "un protocole habituel s'agissant des grands brûlés", a expliqué Éric Lallement et les médecins ne pourront se prononcer que "dans un délai de 48 heures". "Il est brûlé sur 30 % de la superficie de son corps", a précisé une autre source judiciaire.
[Communiqué] @BCazeneuve fait part de sa profonde indignation alors que 2 policiers ont été grièvement brûlés ce jour à #ViryChâtillon. pic.twitter.com/E6W23cPrlR
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Avec trois collègues, il effectuait une mission de surveillance à proximité d'un feu rouge de la cité de la Grande Borne, à cheval sur les communes de Viry-Châtillon et Grigny, connu pour être le théâtre de vols avec violences sur des automobilistes.
Depuis plus d'un an, la mairie de Viry-Châtillon tente de reprendre le territoire au "carrefour du Fournil", et y a dans ce but installé une caméra de vidéosurveillance. Les policiers attaqués étaient chargés de protéger cette caméra, ciblée à plusieurs reprises par des délinquants, dont elle dérange les trafics.
Les policiers attaqués par une dizaine d’individus
Un peu avant 15 h 00 samedi, une dizaine d'individus ont pris d'assaut un premier véhicule de police, occupé par le jeune adjoint de sécurité et une gardienne de la paix, garé sur un trottoir à une dizaine de mètres du fameux carrefour. Ils ont commencé par briser les vitres à l'aide de parpaings puis ont jeté des cocktails Molotov dans l'habitacle.
Les agresseurs ont ensuite "bloqué les portes pour empêcher les policiers de sortir", selon le maire UDI de Viry-Châtillon, Jean-Marie Vilain, qui les a qualifiés d'"assassins".
Deux autres agents, présents dans une seconde voiture garée à proximité, ont à leur tour été agressés quand ils sont sortis pour porter secours à leurs collègues. Leur véhicule a également été incendié.
La gardienne de la paix de 39 ans qui accompagnait l'adjoint de sécurité "est très grièvement brûlée aux mains et au visage", selon le procureur.
Elle a été transportée dimanche après-midi à l'hôpital Saint-Louis mais "son pronostic vital n'est pas engagé", a précisé Éric Lallement. Elle se verra prescrire au moins trois mois d'ITT (incapacité totale de travail), selon une source policière.
Les deux autres agents, une femme de 28 ans et un homme de 38 ans, très choqués, ont pu quitter l'hôpital de Longjumeau (Essonne) et vont subir un arrêt de travail de trois semaines.
Une affaire dont s’empare la classe politique
Ces trois policiers et d'autres témoins ont été entendus par la Sûreté départementale de l'Essonne, chargée de l'enquête ouverte pour "tentative d'assassinats commise en bande organisée contre agents de la force publique". La police judiciaire de Versailles a également été saisie en soutien.
Les enquêteurs espèrent pouvoir identifier les auteurs de l'attaque grâce aux "objets trouvés dans et à proximité des véhicules", envoyés pour expertise au laboratoire de police scientifique de Paris, et "aux bandes vidéos de plusieurs caméras", a détaillé le procureur.
L'attaque a suscité un grand émoi dans la classe politique, à quelques mois de la présidentielle et en pleine campagne pour la primaire de la droite.
L'agression de policiers à Viry-Châtillon est inqualifiable et intolérable. Je les assure de l'entière solidarité de la République.
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Le président François Hollande a affirmé samedi que "tout (serait) fait pour retrouver les auteurs de cette attaque et les traduire devant la justice pour qu'ils soient condamnés à une peine à la mesure de la gravité de leur acte".
Soutien à tous nos #policiers. Un État fort c'est un État qui ne recule pas, un État qui met fin aux zones de non-droit. #ViryChatillon
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Chez Les Républicains, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, candidats à la primaire, ont affiché leur "soutien" aux policiers, réclamant un "État qui ne recule pas" et une "sanction à la hauteur".
Soutien aux policiers violemment agressés La sanction doit être à la hauteur de l'attaque. La République ne doit plus reculer #Virychatillon
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Dimanche, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a promis des sanctions sévères contre ceux qui ont voulu "porter atteinte à la vie" des policiers, tout en assurant qu'"il n'y a pas de zone de non-droit" en France.
Avec AFP