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L'Arabie saoudite se sert du calendrier grégorien pour faire des économies

L'Arabie saoudite a imposé le calendrier grégorien en lieu et place de celui de l'Hégire dans la fonction publique afin de réaliser des économies. Les fonctionnaires travailleront désormais 11 jours de plus, sans modification de salaire.

L'Arabie saoudite est passée au calendrier grégorien, inventé par le pape Gregoire XIII à la fin du 16e siècle, pour ses fonctionnaires depuis samedi 1er octobre.

Le royaume wahhabite a ainsi officiellement renoncé pour le secteur public au calendrier de l'Hégire, aussi appelé calendrier islamique, qui rythmait le quotidien des Saoudiens depuis la fondation du pays en 1932.

Cette décision fait partie des mesures d'économie qui se multiplient dans le petit État pétrolier. Le calendrier hégirien est divisé en 12 mois de 29 ou 30 jours et compte onze jours de moins que son équivalent occidental... Ce changement représentera donc autant de jours supplémentaires travaillés, sans augmentation de salaire pour les fonctionnaires.

Réalité économique

L'Arabie saoudite était le seul pays a utiliser ce calendrier – selon lequel l'année 1438 a débuté ce lundi 3 octobre. Ce choix était devenu un symbole pour le pays qui abrite, par ailleurs, certains des plus importants lieux saints de l'islam tel que La Mecque ou la ville de Médine.

Mais la réalité économique a eu le dessus. Fin 2015, Riyad avait fait état d'un déficit budgétaire inédit de près de 90 milliards d'euros – conséquence de la baisse des prix du pétrole – ce qui avait obligé le pays à mettre ses finances sous le signe de l'austérité.

Le passage au calendrier grégorien fait partie du dernier train de mesures, dévoilé la semaine dernière, qui prévoit également une hausse du tarif des visas ou encore le gel des hausses de salaires et des bonus pour les fonctionnaires.

Ces coupes ont déplu à la Bourse saoudienne qui a clos la séance de dimanche à son plus bas niveau depuis mars 2011, au plus fort des révoltes populaires des Printemps arabes. Les investisseurs craignent, en effet, que la baisse des aides financières publiques aux particuliers heurtent la croissance dans un pays où, comme le rappelle le site Arabian Business, "30 % des revenus d'un grand nombre de Saoudiens vient des aides d'État".