Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 29 septembre, le bombardement par le régime syrien, appuyé par l’armée russe, de deux hôpitaux d’Alep, le vote du Congrès américain contre un veto de Barack Obama, et un témoignage de soldat français poursuivi pour des violences commises dans le cadre de l’opération Sangaris, en Centrafrique.
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On commence cette revue de presse internationale en Syrie, où le régime appuyé par l’armée russe a bombardé, hier, les deux principaux hôpitaux de la partie rebelle d’Alep, la deuxième ville du pays.
Qualifiés de «crimes de guerre» par le secrétaire général de l’ONU, ces bombardements font la Une de L’Orient Le Jour. Le quotidien libanais a recueilli le témoignage de Yasser, un habitant du quartier, dont l’immeuble a lui aussi été bombardé. «Les émotions, dit-il, se confondent dans ma tête. Je suis tour à tour triste, mais reconnaissant que Dieu nous ait laissé la vie sauve. Je suis furieux aussi, mais c'est la peur qui prédomine car je n'entrevois pas le bout du tunnel». Près de 5 ans après le début du conflit, «la peur et l’obscurité règnent à Alep, confrontée à un déluge de feu», rapporte The Washington Post, qui raconte «ces familles qui se blottissent dans le noir, se rassemblent pour ne pas mourir seules, écoutant le bruit des avions de chasse et attendant que les bombes soient lâchées». «Il n’y a aucun endroit pour fuir», rappelle le journal, qui explique que «le défi de survivre a encore été alourdi par le siège complet de la ville par le gouvernement, juste avant le début du cessez-le-feu» - une trêve qui n’est plus qu’un lointain souvenir.
Les Etats-Unis menacent de geler leur coopération avec Moscou sur la Syrie. D’après The Independent, le secrétaire d’Etat américain John Kerry aurait informé son homologue russe Sergueï Lavrov que «les Etats-Unis se préparaient à suspendre leur engagement bilatéral avec la Russie» si elle ne mettait pas fin aux bombardements. «Poutine est en train de commettre une erreur en Syrie, et la Russie va en payer le prix», prévient Philip Gordon, qui fut l’un des conseiller de Barack Obama, dans The Washington Post. «Le président russe pense peut-être qu’en contribuant à mater Alep, il fait quelque chose de semblable à ce qu’il a fait en Tchétchénie en 1999, mais il ferait mieux de se référer à l’expérience russe en Afghanistan: les massacres de masse commis sur des civils pourraient très bien résulter par des attaques terroristes contre la Russie, conduites par des musulmans outragés par les actions de son pays, tandis que la perspective d’une levée des sanctions occidentales s’éloigne, tout comme la coopération dans le domaine de l’énergie avec l’Europe et l’Arabie saoudite, ce qui ne fera qu’augmenter ses difficultés économiques, poursuit Gordon, qui met aussi en garde le président russe contre une possible élection d’Hillary Clinton à la Maison-Blanche, qui n’a pas fait mystère de sa volonté de renforcer le leadership américain au Proche-Orient»…
Les Etats-Unis où le Congrès a voté à une large majorité pour passer outre le veto de Barack Obama sur une loi autorisant les proches de victimes des attentats de 2001 à poursuivre l’Arabie saoudite. Cette révocation de l’un de ses veto est une première pour le président américain, d’après The Huffington Post, qui explique que cette révocation requiert une majorité des deux tiers à la Chambre des représentants et au Sénat américain, ce qui serait la raison pour laquelle serait si rare. Le site rappelle aussi que 15 des 19 pirates de l’air responsables des attaques du 11-Septembre étaient de nationalité saoudienne, mais que l’Arabie saoudite a toujours démenti être impliquée dans ces attentats, tandis que plusieurs enquêtes l’auraient effectivement lavée de tout soupçon. The Huffington Post rapporte que l’Administration Obama perçoit ce vote comme un geste de défiance, alors que le président s’apprête à quitter la Maison-Blanche - un geste qui risque de compliquer encore plus les relations avec Riyad, déjà très échaudée par l’accord sur le nucléaire iranien. L’Arabie saoudite avait déjà fait savoir qu’elle ne resterait pas en cas d’adoption d’un texte permettant l’engagement de poursuites à son encontre. Le quotidien libanais Assafir, proche de l’Iran, explique cependant que les nombreux intérêts croisés entre les deux Etats signifient que les Etats-Unis peuvent eux aussi jouer sur ces leviers.
Pour finir, un témoignage, celui de l’un des cinq soldats français qui comparaissent aujourd’hui d evant un conseil d’enquête militaire pour des violences commises au cours de l’opération Sangaris, en Centrafrique. Le Parisien dit avoir eu accès à une enquête interne confidentielle dont le contenu constituerait «un témoignage cru et dérangeant sur l’intervention militaire française en Centrafrique, entre scènes d’horreur, indigence des moyens, et passivité face aux massacres commis par les forces tchadiennes alliées». Dans ce document, l’un des cinq soldats du prestigieux 2e régiment d’infanterie de marine, le 2e Rima, mis en cause pour avoir tabassé un commerçant, évoque le contexte effroyable qui l’aurait poussé à bout, lui et quatre de ses camarades. «Face aux horreurs que l’on a vues là-bas, on a commencé à devenir agressifs», avoue ce soldat.
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