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Ouverture d'une réunion consacrée à l'Afghanistan

Une réunion du G8 des Affaires étrangères consacrée à la situation en Afghanistan s'ouvre ce jeudi à Trieste. Le ministre des Affaires étrangères de l'Iran, pays frontalier qui pourrait aider à stabiliser la région, a refusé l'invitation.

AFP - Une réunion du G8 des Affaires étrangères s'ouvre jeudi à Trieste (Italie), en l'absence de l'Iran qui sera pourtant au centre des préoccupations alors que les Occidentaux durcissent le ton dans la crise née de la contestation de la présidentielle.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a confirmé mercredi qu'il n'assisterait pas à cette réunion largement consacrée à la stabilisation de l'Afghanistan, dont l'Iran est l'un des pays voisins.

Rome qui préside le G8 (Italie, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Etats-Unis, Canada, Japon, Russie) avait dès lundi annoncé le retrait de son invitation à Téhéran, lasse d'attendre une réponse.

Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a "pris acte" mercredi de la décision des Iraniens, tout en souhaitant que l'Iran puisse "s'engager à l'avenir dans le processus de stabilisation de l'Afghanistan".

L'Italie, qui a des liens commerciaux étroits avec le régime islamique, a fait de la politique de la main tendue à Téhéran, l'un des axes de sa diplomatie.

Son invitation avait été lancée avec le feu vert de Washington qui espère aussi entamer un dialogue avec Téhéran, notamment sur le nucléaire, un dossier d'ailleurs évoqué à Trieste puisque l'un des thèmes de la rencontre sera celui de la non-prolifération.

La répression sanglante des manifestants qui contestent le résultat de la présidentielle a cependant changé la donne de la réunion qui s'ouvrira jeudi par un dîner.

Javier Solana, haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, et le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Kohout, doivent aussi assister à ce dîner, selon Rome.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a déclaré forfait pour raisons de santé, a discuté mardi par téléphone de l'Iran avec ses homologues français, britannique et allemand.

Une réunion à cinq - Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie - sur l'Iran est en effet prévue à Trieste, selon Rome.

Arrêter une position commune ferme du G8 ne s'annonce cependant pas facile.

Si Moscou considère "toutes les questions liées à l'élection en Iran comme une affaire intérieure de ce pays", l'Union européenne défend le droit de manifester de l'opposition et a dénoncé les accusations d'"ingérence" lancées par Téhéran.

Quant au président américain Barack Obama, il a durci le ton en condamnant la répression des manifestations et en rejetant lui-aussi les accusations d'ingérence.

Hillary Clinton sera représentée à Trieste par le secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires politiques William Burns, numéro trois du département d'Etat, plus spécialement chargé du dossier iranien.

Le représentant spécial pour l'Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, et l'émissaire pour le Proche-Orient George Mitchell seront également présents.

Une réunion du Quartette pour la paix au Proche-Orient est en effet prévue vendredi alors que les négociations israélo-palestiniennes n'ont pas repris depuis la victoire de la droite aux élections israéliennes de février.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon doit assister à cette réunion.

La session du G8 vendredi après-midi sur l'Afghanistan à laquelle doivent participer les représentants d'une quarantaine de pays et d'organisations internationales aura pour thèmes la sécurité des frontières, le trafic de drogue, le développement des infrastructures, les réfugiés et la sécurité alimentaire.

La réunion se terminera samedi à la mi-journée par une déclaration.