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RéessayerLes Chiliens se rendent aux urnes dimanche 16 novembre pour élire leur président, au terme d'une campagne centrée sur le crime organisé et les promesses d'expulsions de migrants sans-papiers de l'extrême droite, qui ont mis la gauche sur la défensive.
Pour la première fois depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet en 1990, la droite radicale pourrait revenir au pouvoir.
La communiste Jeannette Jara, candidate de la coalition de centre gauche au pouvoir, arrive en tête des sondages, devant son rival d'extrême droite José Antonio Kast.
Mais lors d'un probable second tour, elle est donnée battue par un candidat de droite ou d'extrême droite, du fait du report des voix.
L'extrême droite est aussi représentée par Johannes Kaiser, du Parti national libertarien, souvent présenté comme la version chilienne du président argentin Javier Milei, en progression dans les sondages.
Bien que le pays, riche en cuivre et en lithium, reste l'un des plus sûrs du continent, la criminalité y a sensiblement augmenté.
Le taux d'homicides a bondi de 2,5 à 6 pour 100 000 habitants en une décennie et les enlèvements ont atteint 868 cas l'an dernier, en hausse de 76 % par rapport à 2021, selon les autorités.
"L'insécurité est totale. Ce qu'on a vu dernièrement, on ne l'avait jamais vu auparavant. On a besoin de quelqu'un qui impose de la fermeté", confie à l'AFP Jacqueline Ruz, une habitante de Santiago de 56 ans.
Cette violence inédite a éclipsé les aspirations de changement qui avaient porté au pouvoir en 2022 le président de gauche Gabriel Boric et sa promesse, finalement avortée, d'une nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de Pinochet.
L'inquiétude de la population tient notamment à l'arrivée de formes de criminalité organisée "jusque-là inconnues dans le pays, comme les assassinats commandités", note Gonzalo Müller, directeur du Centre d'études politiques du Chili.
Parallèlement, le pays a vu affluer les migrants, dont le nombre a doublé en sept ans pour atteindre 8,8 % de la population. Une majorité de Chiliens associe la montée de la criminalité à l'immigration irrégulière.
Les enjeux sécuritaires comme principal thème de campagne
La campagne a ainsi été dominée par les discours sécuritaires, auxquels Jeannette Jara elle-même s'est ralliée.
Âgée de 51 ans et membre du Parti communiste depuis l'adolescence, l'ancienne ministre du Travail a assuré n'avoir "aucun complexe en matière de sécurité".
Elle défend un contrôle migratoire renforcé, tout en promettant aux Chiliens "la sécurité d'arriver à boucler les fins de mois", dans un contexte de hausse du coût de la vie.
Son principal rival, José Antonio Kast, 59 ans, fils d'un ancien soldat ayant servi dans l'armée d'Hitler et émigré au Chili après la Seconde Guerre mondiale, brigue pour la troisième fois la présidence.
Il a fait des 337 000 étrangers en situation irrégulière dans le pays, en majorité des Vénézuéliens, le cœur de son discours, exploitant un climat d'inquiétude lié à l'arrivée de groupes criminels étrangers comme le Tren de Aragua, impliqué dans des enlèvements et des extorsions.
L'ultraconservateur promet des expulsions massives, la construction d'un mur à la frontière, une hausse de la puissance de feu de la police et le déploiement de l'armée dans les zones critiques.
En progression dans les sondages et désormais en troisième position, Johannes Kaiser, 49 ans, pourrait créer la surprise et se hisser au second tour prévu le 14 décembre.
Également d'origine allemande, il tient le discours le plus radical des huit candidats contre les migrants en situation irrégulière, promettant de les expulser, mais également d'envoyer ceux ayant un casier judiciaire dans la mégaprison construite par le président Nayib Bukele au Salvador.
Ces positions ont fragilisé la candidate de la droite traditionnelle Evelyn Matthei, dont un clip de trap (courant musical issu du hip hop) diffusé en fin de campagne et largement moqué n'a pas réussi à inverser la tendance.
Le scrutin est considéré comme un indicateur clé pour la gauche sud-américaine, battue récemment en Argentine et en Bolivie, et confrontée à des échéances électorales décisives en Colombie et au Brésil en 2026.
Le vote étant obligatoire au risque d'une amende, une forte participation est attendue. Les quelque 15,6 millions d'électeurs sont également appelés à renouveler la Chambre des députés et la moitié du Sénat.
Avec AFP
