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Le "First american fried chicken", le restaurant de la famille du suspect arrêté en lien avec les tentatives d’attentat à la bombe à New York samedi, est devenu la cible des internautes.

"Ce restaurant est une bombe !! Littéralement", "À mon avis, ce restaurant ne va pas tarder à faire faillite". Les commentaires négatifs sur le restaurant "First american fried chicken" s’accumulent sur le site de recommandations de restaurants Yelp depuis le 19 septembre. Et ce n’est pas la nourriture qu’on y sert qui est remis en cause, mais ses propriétaires. Ce fast-food spécialisé dans le poulet grillé appartient à la famille d’Ahmad Khan Rahami, soupçonné d’avoir posé des bombes à New York et dans le New Jersey, dont l’une a blessé, en explosant, 29 personnes. Le jeune Américain d’origine afghane y a même travaillé.

La plupart de ces critiques flirtent avec le racisme et concluent, sans avoir peur des raccourcis, à une sorte de terrorisme familiale alors même que la culpabilité d’Ahmad Khan Rahami n’est pas encore officiellement établie. Yelp n’a pas tardé à réagir indiquant que "même si nous ne prenons pas position, nous allons supprimer les messages négatifs et positifs qui ne sont motivés que par l’actualité".

Des "Chahuteurs" aux abords du restaurant après minuit

Le "First american fried chicken" n’irrite, cependant, pas seulement dans le monde virtuel. Ouvert en 2002 par Muhammad Rahami, le père du suspect, le restaurant du New Jersey a connu des déboires avec le voisinage ainsi que la municipalité d’Elizabeth où il est situé.

L’établissement avait pour habitude de rester ouvert toute la nuit, au grand dam de certains habitants du quartier. La police a été alertée à plusieurs reprises de la présence de "chahuteurs" aux abords du restaurant après minuit, a assuré l’un des voisins du restaurant au New York Times.

La mairie a tenté, en vain, d’imposer au "First american fried chicken" de fermer plus tôt en adoptant, en 2003, un règlement imposant aux restaurants de ne pas servir après 22 heures. Mais l’établissement de la famille Rahami a fait de la résistance. Deux frères d’Ahmad Khan Rahami ont même eu des démêlés avec la justice pour s’être opposés en 2009 à des policiers venus pour demander que le restaurant ferme à l’heure, relate le site d’informations du New Jersey NJ.com.

Plainte contre la ville

La famille Rahami a, pour sa part, toujours refusé d’endosser le rôle de mouton noir du quartier. Le père a même déposé plainte en 2011 contre la municipalité, la police et un voisin. Il les accusait de harcèlement et de discrimination pour motif religieux. La plainte fait notamment référence à un voisin qui a répété plusieurs fois, dans le restaurant, que les "musulmans n’ont rien à faire ici" et que "les musulmans posent trop de problèmes dans ce pays", rapporte le Washington Post. La procédure a duré jusqu’en 2015 quand l’affaire a été close faute de preuve.