Une importante réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie a été annulée, vendredi, à la demande de Moscou et Washington, alors que l'aide humanitaire pour Alep reste bloquée et que la trêve a connu ses plus sérieux accrocs.
La trêve fragile initiée lundi en Syrie par les États-Unis et la Russie a connu, vendredi 16 septembre, ses plus sérieux accrocs avec des bombardements aériens et de violents combats. Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, qui devait se tenir à New York, a en outre été annulée à la dernière minute à la demande de Moscou et de Washington.
Cette réunion devait permettre d'examiner la possibilité d'une résolution du Conseil qui soutiendrait l'accord americano-russe, lequel prévoyait un cessez-le-feu, l'acheminement d'aide humanitaire et visait à favoriser l'émergence d'une solution politique à la crise syrienne.
"Probablement pas de résolution"
Les ambassadeurs américain et russe devaient présenter à leurs partenaires les détails de l'accord, qui n'ont pas été rendus publics. Moscou a accusé Washington de refuser de partager avec le Conseil de sécurité des documents sur l'accord.
De son côté, la mission des États-Unis auprès de l'ONU a pour sa part déclaré qu'elle n'était pas parvenue à s'entendre avec la Russie sur une procédure permettant d'informer le Conseil de sécurité "sans compromettre la sécurité opérationnelle de l'accord".
"Nous n'allons très probablement pas avoir de résolution au Conseil de sécurité, parce que les États-Unis ne veulent pas partager ces documents avec les membres du Conseil de sécurité", avait déclaré un peu plus tôt à des journalistes l'ambassadeur de la Russie à l'ONU, Vitali Tchourkine.
"Nous pensons que nous ne pouvons pas leur demander de soutenir un document qu'ils n'ont pas vu", a-t-il dit.
Frictions au sujet de l’aide bloquée
Ces accrocs interviennent alors que Washington et Moscou, soutiens respectifs de la rébellion et du régime se frictionnent en raison du blocage de l’aide humanitaire.
L’accord prévoyait la livraison en premier lieu de nourriture et de médicaments aux villes et localités assiégées, à commencer par les quartiers rebelles de la cité d'Alep, principal front du conflit où les quelque 250 000 habitants manquent de tout.
Pour accéder aux populations dans la zone rebelle d'Alep, l'accord prévoyait également la démilitarisation de la route du Castello au nord de la ville. Mais selon un correspondant de l'AFP, aucun mouvement n'avait été enregistré sur cet axe routier en milieu de journée vendredi. L'OSDH a affirmé que les troupes du régime y étaient toujours déployées bien que la Russie ait soutenu qu'elles avaient commencé à s'en retirer.
Moscou a, de son côté, estimé vendredi que seul "un des belligérants" - les forces du régime syrien et l'armée russe - respectaient réellement le cessez-le-feu.
Le président américain Barack Obama s'est déclaré, vendredi, préoccupé que des éléments essentiels de l'accord américano-russe ne soient pas appliqués à ce jour, a indiqué la Maison Blanche.
"Le président s'est déclaré profondément préoccupé que, bien que la violence ait diminué dans le pays, le régime syrien continue de bloquer l'acheminement d'une aide humanitaire indispensable", a rapporté la Maison Blanche.
Avec AFP