La trêve des combats en Syrie est entrée en vigueur lundi soir, l'armée de Bachar al-Assad assurant que le "régime de calme" s'appliquerait à l'ensemble du pays pendant une semaine. Quelques incidents ont toutefois été signalés.
Le cessez-le-feu négocié par Washington et Moscou est entré en vigueur, lundi 12 septembre, en Syrie, deuxième tentative depuis le début de l'année pour les Américains et les Russes de mettre fin à cinq années de bain de sang dans ce pays.
L'armée syrienne a annoncé la trêve à 19 h locales (16 h GMT), au moment de son entrée en vigueur, disant que le "régime de calme", d'une durée de sept jours, s'appliquerait à l'ensemble de la Syrie. Elle se réserve le droit de riposter sous toute forme possible à une violation émanant des groupes armés".
Cette trêve est le fruit d'un accord conclu samedi entre les États-Unis et la Russie. Si les groupes jihadistes de l’organisation État islamique et Djabhat Fateh al-Cham, l'ex-Front al-Nosra anciennement lié à Al Qaïda, sont exclus du cessez-le-feu, les autres groupes rebelles en lutte pour renverser le président Bachar al-Assad ont décidé de respecter la trêve. Ceux-ci expriment toutefois de profondes réserves envers l'accord, a expliqué Zakaria Malahifdji, du groupe insurgé Fastakim, basé dans Alep.
Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que l'acheminement d'une aide humanitaire aux habitants d'Alep commencerait sans attendre.
Becher Haoui, un habitant des secteurs tenus par les insurgés dans cette ville, a déclaré que le calme prévalait depuis l'entrée en vigueur de la trêve, au terme d'une journée de bombardements acharnés. "C'est excellent, mais je n'ai absolument pas confiance dans le régime. Il peut bombarder à tout moment", a-t-il dit à Reuters via une messagerie électronique.
Des frappes aériennes dans les provinces de Hama et d’Alep
Selon des belligérants, le calme a prévalu durant les premières heures de trêve mais des incidents ont ensuite été signalés au cours de la nuit. Un rebelle dans le secteur d'Alep a déclaré que des avions avaient mitraillé des cibles au nord de la ville.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également fait état de frappes aériennes et de bombardements de la part des forces gouvernementales dans les provinces de Hama et d'Alep et de tirs sur des secteurs contrôlés par les rebelles près de Damas. L'OSDH a néanmoins jugé qu'il ne s'agissait pas là de graves violations de la trêve.
Une source militaire syrienne a pour sa part rapporté que des groupes armés à Alep avaient ouvert le feu sur des immeubles résidentiels et tiré trois obus de mortier sur une zone tenue par les forces gouvernementales en périphérie de la ville.
Côté américain, le secrétaire d'État John Kerry a déclaré que les premières informations en provenance de Syrie traduisaient une décrue des violences depuis l'entrée en application du cessez-le-feu.
Mais il a souligné devant la presse à Washington qu'il était encore trop tôt pour tirer une conclusion sérieuse quant à la solidité de la trêve, estimant qu'il y aurait sans aucun doute des cas de violations "ici et là".
At today's press briefing, Secretary @JohnKerry reviewed the latest developments in #Syria, full scope of agreement. https://t.co/D6k3n4gQTX
— Department of State (@StateDept) September 12, 2016Pour voir les images et vidéos sur votre smartphone ou tablette, cliquez ici.
Avec Reuters