Une playlist c'est bien, mais on arrive forcément au bout à un moment ou un autre. Et là il faut interrompre son activité – travailler, lire, regarder l'horizon d'un air inspiré – pour relancer la musique ou la changer. Embêtant.

On se contenterait bien d'une application ou d'un site qui ne nous force pas à gérer nous-même notre musique. Spotify et d'autres, comme YouTube, font déjà ça, mais proposent aussi d'ennuyeuses publicités de temps à autre.

C'est là que Mubert arrive. Repéré par The Next Web, la nouvelle application constitue une petite révolution en soi. Et pas seulement parce qu'elle permet d'écouter de la musique sans interruption, aussi longtemps qu'on le souhaite. L'application, créée par une start-up russe, utilise des algorithmes d'ordinateur pour produire de la musique électronique originale en temps réel. L'appli est programmée de telle sorte qu'elle peut diffuser éternellement de la musique, en se servant des données récupérées sur le Web, ainsi que sur l'ordinateur où il est lancé.

Pour l'instant, Mubert ne propose que 5 genres de musique différents : chillstep, liquidfunk, deephouse, ambient, trap et psytrance. L'équipe a annoncé que d'autres styles de musique viendraient étoffer ce choix dans le futur.

L'ambition de Mubert ne s'arrête pas là. Alexey Kochetkov, un des cofondateurs du projet, raconte que l'idée lui est venue en faisant du sport avec un ami : "nous nous sommes dit qu'il serait bien que la musique s'accorde à notre tempo de course, soit personnalisée pour chacun de nous".

Aujourd'hui, Mubert génère une musique basée sur les données que l'algorithme récupère sur l'ordinateur de l'internaute et sur le Web, ainsi que grâce à la base de données de l'application. "La prochaine étape, c'est que Mubert génère de la musique aussi basée sur l'humeur, la vitesse, l'emplacement de la personne". Plus personnalisé, on ne fait pas.

Pourra-t-on bientôt se passer des sets DJ disponibles sur les plateformes de streaming musical pour s'offrir quelques heures de tranquillité sans avoir à en gérer soi-même la programmation ? Une chose est sûre, les compositeurs ne vont pas être ravis d'apprendre qu'un algorithme fait leur travail aussi bien qu'eux.

Alexey Kochetkov le sait très bien, mais souhaite travailler main dans la main avec les musiciens. Lui-même musicien de jazz, il sait à quel point il peut être difficile de survivre et percer dans l'industrie de la musique, en Russie comme dans le monde. "Nous souhaitons que les musiciens puissent gagner de l'argent grâce à notre plateforme. Nous créons actuellement une large communauté, et invitons les musiciens à soumettre leurs sons, leurs compositions sur Mubert, et y créer leur propre chaîne". Avec, pour ambition, d'"élever le niveau de la musique" partout dans le monde.

L'homme et l'algorithme, main dans la main ? Si c'est pour le bonheur de nos oreilles, on dit oui.

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