![Huit ministères changent de mains lors du remaniement Huit ministères changent de mains lors du remaniement](/data/posts/2022/07/14/1657838902_Huit-ministeres-changent-de-mains-lors-du-remaniement.jpg)
Nicolas Sarkozy a procédé, ce mardi, à un remaniement ministériel plus vaste que prévu. Huit ministères changent de mains. Michèle Alliot-Marie passe à la Justice, Brice Hortefeux à l'Intérieur et Frédéric Mitterrand rejoint la Culture.
Nicolas Sarkozy a procédé, ce mardi, à un remaniement en profondeur du gouvernement de François Fillon, alors que son entourage laissait entendre ces derniers jours qu'il ne procéderait qu'à un simple "réajustement" pour remplacer les nouveaux députés européens Michel Barnier et Rachida Dati qui occupaient respectivement, jusqu'à présent, les postes de ministre de l'Agriculture et de la Justice.
Si Luc Chatel récupère l'Éducation nationale - en plus du porte-parolat du gouvernement - et Christian Estrosi l'Industrie, les changements les plus importants concernent les ministères de la Culture, de l'Intérieur, de la Justice, du Travail, de l'Agriculture et de l'Aménagement du territoire.
Un Mitterrand dans l'équipe Sarkozy
Il est sans doute la plus belle prise de Nicolas Sarkozy, qui associe ainsi à sa nouvelle équipe un prestigieux patronyme. Le neveu de l’ancien président François Mitterrand et l’actuel chef de l’État se connaissent bien : ce dernier lui avait confié les clés de la villa Médicis en juin 2008.
Producteur, réalisateur, cinéaste, animateur télé, Frédéric Mitterrand est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages, dont "La mauvaise vie", dans lequel il révèle son homosexualité.
À 62 ans, le successeur de Christine Albanel n’est pas totalement nouveau en politique. En 1993, il avait adhéré au Mouvement des radicaux de gauche avant de soutenir la candidature de Jacques Chirac en 1995.
Brice Hortefeux, l'ami de 30 ans, devient premier flic de France
Brice Hortefeux a finalement obtenu le portefeuille dont il rêvait depuis le début du quinquennat du chef de l'État : le ministère de l'Intérieur, où il remplace Michèle Alliot-Marie, qui devient Garde des sceaux.
Fidèle du président, il avait enfilé le très controversé costume de ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale au début du mandat de Nicolas Sarkozy, avant de rejoindre, en janvier dernier, le ministère du Travail.
Alors qu'il n'a pas vraiment eu le temps de changer son image de "ministre des charters" rue de Grenelle, Brice Hortefeux a pourtant accepté de reprendre du service dans un ministère très exposé, cette fois en qualité de premier flic de France.
Michèle Alliot-Marie récupère l'épineux dossier des prisons
Incontournable figure du chiraquisme, Michèle Alliot-Marie conserve une place de choix dans le gouvernement Fillon IV en s'installant au ministère de la Justice après avoir passé deux années à l'Intérieur.
Personnalité connue pour sa pugnacité et son autorité, "MAM", qui avait réussi un parcours sans faute à la Défense sous la présidence de Jacques Chirac, quitte la place Beauvau pour la place Vendôme où elle succède à Rachida Dati, élue au Parlement européen le 7 juin dernier.
Cette femme de tête, qui a un temps visé Matignon, récupère un ministère sensible et exposé après la réforme de la carte judiciaire qui a suscité de vives critiques, mais aussi la suppression du juge d'instruction.
Parmi les dossiers brûlants qu'elle trouvera sur son bureau figure celui de la dégradation des conditions de vie dans les prisons.
Xavier Darcos, d'un front l'autre
En prenant les commandes du ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité en lieu et place de Brice Hortefeux, l’ex-ministre de l’Éducation hérite d’une nouvelle mission délicate.
S’il était las de la rue de Grenelle et ambitionnait d'être nommé à la Justice, le jeu de chaises musicales qui s'est opéré lui confère un ministère où les dossiers brûlants ne manquent pas.
Dans ses nouvelles fonctions, Xavier Darcos devra notamment s'attaquer à la réforme des retraites, pour laquelle Nicolas Sarkozy a promis des décisions à la mi-2010.
Bruno Le Maire prend du galon à l'Agriculture
Nommé ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire quitte le secrétariat d'État aux Affaires européennes, où il avait œuvré au rapprochement entre Paris et Berlin en pleine crise économique et financière.
Il était entré au gouvernement en décembre 2008 sur la pointe des pieds, recruté avant tout pour sa connaissance de l'Allemagne et de sa langue, en dépit de la méfiance suscitée par ses amitiés villepinistes. Bruno Le Maire fut le directeur de cabinet de Dominique de Villepin, ennemi juré de Nicolas Sarkozy.
Michel Mercier, nouvelle prise au centre
Trésorier du Mouvement démocrate (MoDem) de François Bayrou, président du groupe centriste au Sénat, sénateur du Rhône, Michel Mercier participe régulièrement à des réunions avec des proches du président.
Voix feutrée et sourire jovial, considéré comme un homme de consensus, il a toutefois pris ses distances avec le fondateur du MoDem en 2008. Au lendemain des élections municipales, il a démissionné de la présidence du parti centriste dans sa région.
Avec son entrée au gouvernement au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Espace rural, le chef de l’État renoue avec la politique d’ouverture qu’il affectionne tant.