Cinq femmes ont été placées en garde à vue dans le cadre des enquêtes liées à la tentative d'attentat à Notre-Dame de Paris et un autre projet "d’action violente terroriste", a annoncé vendredi le procureur de la République, François Molins.
Cinq femmes mises en cause dans la tentative d’attentat de Notre-Dame de Paris et d’un autre projet "d’action violente terroriste" sont actuellement en garde à vue, a annoncé, vendredi 9 septembre, le procureur de la République de Paris, François Molins. Parmi celles-ci, Inès M., une des filles du propriétaire de la voiture abandonnée près de Notre-Dame dans la nuit du 3 au 4 septembre, a été interpellée jeudi soir en compagnie d’Amel S. et de Sarah H. à Boussy-Saint-Antoine (Essonne). Cette dernière a blessé un policier assigné à leur surveillance en lui portant un coup de couteau à l’épaule, avant qu’Inès M. ne tente d’attaquer un second policier, "qui a donc fait usage de son arme, blessant Inès M. à la cuisse et à la cheville", a détaillé François Molins.
La quatrième femme en garde à vue est Ornella G., arrêtée le 6 septembre sur une aire d’autoroute dans le sud de la France avec son compagnon. "Elle devrait être déférée demain [samedi 10 septembre] en milieu de journée en vue de l’ouverture d’une information judiciaire et donc devant un magistrat instructeur anti-terroriste", a précisé François Molins. La dernière est la fille aînée d’Amel S., âgée de 15 ans et soupçonnée d’être impliquée dans le projet.
"Un commando terroriste composé de jeunes femmes totalement réceptives à l'idéologie mortifère de Daech [autre appellation de l’organisation terroriste État islamique] a été démantelé", a déclaré le procureur de la République lors de son point presse, confirmant que la voiture contenant des bonbonnes de gaz visait bien à commettre un attentat terroriste.
Le "commando de jeunes femmes" aurait été "téléguidé" par des jihadistes du groupe État islamique (EI) depuis la Syrie, selon le procureur, qui n’a pas cependant précisé de quelle manière l’EI était intervenu auprès des ces individus. Dans le sac à main, d'Inès M., les enquêteurs ont retrouvé une lettre d'allégeance à l'EI et dans son ordinateur, de la propagande jihadiste.
La voiture ne contenait pas de dispositif de mise à feu mais une cigarette "à peine consumée" y a été retrouvée à proximité d'une couverture portant des traces d'hydrocarbures, a indiqué le procureur. Or l'incendie du véhicule aurait entraîné en quelques minutes l'explosion d'au moins une bouteille de gaz, ce qui aurait suffit à détruire le véhicule.
François Molins a par ailleurs indiqué que des connexions avaient été établies entre ce "commando" de femmes et les précédentes attaques jihadistes de Magnanville, en juin, et Saint-Etienne-du-Rouvray, en juillet.
Sarah H., 23 ans, "connue des services spécialisés comme étant particulièrement liée à la mouvance jihadiste", était l'"ancienne promise de Larossi Abballa, auteur de l'attentat de Magnanville, et d'Adel Kermiche, auteur de l'attentat de Saint-Étienne du Rouvray", a expliqué François Molins. En outre, son compagnon actuel Mohamed Lamine A., 22 ans, interpellé jeudi soir aux Mureaux (Yvelines), "connu des services comme un individu particulièrement radicalisé", est le "frère d'un mis en examen écroué" dans le dossier de Magnanville.
Avec AFP et Reuters