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Venezuela : les anti-Maduro et les chavistes s'affrontent par manifestations interposées

L'opposition vénézuélienne et les pro-Maduro sont une nouvelle fois descendus dans les rues, mercredi, pour défendre leurs positions. Les premiers réclament un référendum pour destituer le président, les seconds soutiennent la "révolution chaviste".

Opposants et partisans du gouvernement vénézuélien ont manifesté, mercredi 7 septembre, dans les principales villes du pays, dans le contexte tendu du référendum anti-Maduro voulu par ses détracteurs.

Brandissant le drapeau jaune, bleu et rouge du Venezuela, les deux camps se sont rassemblés dans des rues proches de chacune des 24 délégations régionales du Conseil national électoral (CNE), fermées par précaution et entourées d'un important dispositif policier. C'est cet organisme qui détient la clé de cette consultation populaire : l'opposition, qui veut à tout prix organiser un référendum cette année afin de provoquer des élections anticipées, l'accuse de ralentir le processus pour protéger Nicolas Maduro.

À Los Teques, à 30 km de Caracas, quelque 1 500 manifestants de chaque bord étaient séparés d'une dizaine de mètres seulement et d'une barrière métallique, a constaté l'AFP. "Il faut faire quelque chose, le vote et la manifestation pacifique sont les seules armes que nous avons", a confié à l'AFP Rosmina Castillo, 52 ans : "Le gouvernement contrôle presque tous les pouvoirs et ne sait plus quoi inventer pour éviter le référendum révocatoire".

À Caracas, opposants et chavistes (du nom du défunt ex-président Hugo Chavez, 1999-2013) se sont mobilisés en plusieurs endroits de la ville. "Nous sommes là pour défendre la révolution de cette attaque de la droite apatride. Nous sommes fermement avec Maduro", a déclaré Alexander Rangel, employé de l'entreprise pétrolière d'État PDVSA, venu manifester place Venezuela, dans le centre de la capitale.

Dans un climat politique tendu, les deux camps affichent des positions irréconciliables : les partisans du dirigeant, élu en 2013 et dont le mandat s'achève en 2019, crient à la tentative de coup d'État contre Maduro, très impopulaire dans un contexte de grave crise économique.

Le temps presse : si le référendum a lieu avant le 10 janvier 2017 et est couronné de succès comme le prédisent les sondages, de nouvelles élections seront organisées. S'il est organisé plus tard et que le "oui" l'emporte, alors Nicolas Maduro serait simplement remplacé par son vice-président.

Pour apaiser le mécontentement populaire, l'exécutif a récemment accéléré l'approvisionnement en produits de première nécessité, grâce à l'armée.

Avec AFP