Jérôme Cahuzac, l'ancien ministre des Finances de François Hollande, a affirmé lors de son procès pour fraude fiscale que son premier compte en Suisse avait été ouvert pour soutenir la carrière politique de Michel Rocard.
Jérôme Cahuzac n'a pas perdu de temps pour lâcher sa première bombe politique lors de son procès pour fraude fiscale qui a repris lundi 5 août, après sept mois d'interruption. L'ancien ministre des Finances de François Hollande a affirmé que le premier compte en Suisse qu'il avait ouvert était destiné au "financement politique" de la carrière de Michel Rocard, après sa démission de Matignon en 1991.
"La vie politique peut coûter cher", a précisé Jérôme Cahuzac, expliquant que les sommes virées entre novembre 1992 et mai 1993 sur un compte ouvert à la banque UBS en Suisse étaient destinées à financer la carrière "d'un homme dont j'espérais qu'il aurait un destin national". L'ancien ministre a, en outre, assuré que Michel Rocard n'était pas au courant de l'existence de ce compte en Suisse.
Suisse puis Singapour
Michel Rocard est décédé le 2 juillet 2016 et Jérôme Cahuzac avait travaillé au cabinet du ministre de la Santé de l'époque Claude Évin. Il a continué à conseiller l'ex-Premier ministre de François Mitterrand en plus de son activité de conseil pour des entreprises pharmaceutiques et des instituts de chirurgie esthétique.
Jérôme Cahuzac doit répondre devant la justice des accusations de fraude fiscale et blanchiment. Il est soupçonné d'avoir dissimulé des millions d'euros sur des comptes en Suisse qui ont ensuite été transférés à Singapour en 2009 via des sociétés écrans établies dans les Seychelles et au Panama.
La découverte de ces fonds dissimulés en Suisse a constitué l'un des scandales majeurs du quiquennat de François Hollande. Jérôme Cahuzac avait reconnu l'existence de comptes en Suisse en 2013, après avoir clamé son innocence pendant des mois.
Avec Reuters