logo

François Hollande a fixé dès son arrivée dimanche en Chine ses priorités pour son dernier G20. Barack Obama a lui assuré à son homologue turc que les États-Unis l'aideraient à traduire en justice les responsables du coup d'État manqué de juillet.

François Hollande a fixé dès son arrivée dimanche 4 septembre à Hangzhou, en Chine, ses priorités pour le dernier G20 de son quinquennat : ratification "le plus vite possible" de l'accord de la COP21, lutte contre le financement du terrorisme et contre les paradis fiscaux.

"La France est pour une mondialisation, mais à condition qu'elle soit régulée, qu'il y ait des principes, des normes, notamment pour l'environnement, pour le social", a martelé le chef de l'État français devant des journalistes.

Une nouvelle fois, François Hollande a ainsi laissé entendre son opposition à la conclusion rapide du traité de libre-échange entre les États-Unis et l'Union européenne (TTIP ou tafta ) dont il a déjà prévenu, qu'aux yeux de la France, elle ne pourrait intervenir avant la fin 2016.

"Je n'accepterai donc pas des accords commerciaux qui ne soient pas fondés sur ces principes", a-t-il souligné sans toutefois mentionner explicitement le TTIP, insistant : "Oui à l'ouverture, oui aux échanges mais avec des conditions et des principes."

Sur le plan diplomatique, Barack Obama a promis dimanche 4 septembre à Recep Tayyip Erdogan que les États-Unis aideraient la Turquie à traduire en justice les responsables de la tentative de coup d'État du 15 juillet dernier. En retour, le président turc a remercié son homologue américain de son soutien.

Lors d'une conférence de presse commune en marge du sommet du G20 à Hangzhou, les deux dirigeants se sont efforcés de laisser de côté les incompréhensions qui ont refroidi les relations entre les deux pays après le putsch raté.

Assurant respecter l'état de droit, Recep Tayyip Erdogan a néanmoins remis sur la table la question de l'extradition de Fethullah Gülen, prédicateur exilé aux États-Unis que les autorités d'Ankara présentent comme l'instigateur de la tentative de coup d'État.

Les critiques à peine voilée d’Erdogan

"La Turquie va transmettre de nouvelles informations aux États-Unis", a déclaré le chef de l'État turc. La Maison blanche a fait savoir qu'elle n'envisagerait pas d'extrader Fethullah Gülen sans preuve incontestable de son implication.

Recep Tayyip Erdogan a également critiqué à demi-mots le soutien militaire des États-Unis aux miliciens kurdes syriens des Unités de protection populaire (YPG), fer de lance de la coalition internationale de lutte contre l'organisation État islamique (EI) en Syrie.

"Il faut avoir une attitude cohérente vis-à-vis de toutes les organisations terroristes", a insisté le président turc, justifiant la récente intervention militaire de son pays dans le nord de la Syrie par la nécessité d'empêcher la formation "d'une ceinture terroriste" autour de la Turquie.

Ankara estime que la milice YPG est une émanation du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et les États-Unis.

Xi Jinping appelle à une "économie mondiale ouverte"

Le président chinois Xi Jinping a lui appelé les membres du G20 à répondre aux pressions négatives pesant sur l'économie mondiale en coordonnant davantage leurs politiques économiques et en évitant le protectionnisme.

Dans son discours inaugural du sommet du G20 à Hangzhou, dans l'est de la Chine, Xi Jinping a plaidé pour une "économie mondiale ouverte" qui privilégie la croissance du commerce et des investissements.

Le président chinois avait auparavant reçu les chefs d'État et de gouvernement qui participent au sommet, dont François Hollande, arrivé en milieu de journée, après s'être entretenu jusqu'à tard dans la nuit avec son homologue américain.

Avec AFP et Reuters