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L'Ouzbékistan rend un dernier hommage au président défunt Karimov

L'Ouzbékistan célèbre samedi les funérailles de son président Islam Karimov, décédé la veille d'une hémorragie cérébrale à l'âge de 78 ans. Le défunt, qui a dirigé le pays pendant plus d'un quart de siècle, n'a pas désigné de successeur.

L’Ouzbékistan enterre samedi 3 septembre son président Islam Karimov, décédé la veille à l’âge de 78 ans. Les autorités ont décrété trois jours de deuil national à partir de samedi. Karimov, avait dirigé le pays le plus peuplé d'Asie centrale d'une main de fer pendant plus de 25 ans, restant sourd aux critiques des Occidentaux. Le chef de l'État ouzbek avait été conduit à l'hôpital, inconscient, le 27 août après avoir souffert d'une grave hémorragie et immédiatement été placé en réanimation, selon la télévision nationale.

Premier et seul président de l'Ouzbékistan indépendant et archétype des dirigeants arrivés au pouvoir avant la chute de l'Union soviétique, Islam Karimov va être enterré avec les siens à Samarcande, joyau historique sur la route de la soie. 

La télévision ouzbeke a montré la foule massée le long des artères de la capitale, Tachkent, empruntées par le cortège transportant le corps du président, mort d'une hémorragie cérébrale. Des soldats ont porté le cercueil dans l'avion qui s'est envolé vers sa ville natale de Samarcande, dans le sud du pays. La ville a limité le trafic de son aéroport pour accueillir les responsables étrangers. Et, selon le site d'opposition Fergana.ru, Samarcande fait l'objet depuis jeudi d'un grand nettoyage en prévision des funérailles.

Pas de successeur désigné

Malgré des rumeurs persistantes sur la fragilité de son état de santé, Islam Karimov n'a publiquement désigné aucun successeur dans ce pays frontalier de l'Afghanistan, qui est l'un des principaux exportateurs mondiaux de coton. Un temps favorite, sa fille aînée Goulnara est tombée en disgrâce après avoir comparé son père à Staline. Elle est désormais assignée à résidence.

En l'absence de plan pour assurer sa succession, sa disparition risque donc d'ouvrir une lutte pour le pouvoir. Selon les experts, au moins trois hauts responsables ouzbeks pourraient chercher à prendre la succession de Karimov. Le Premier ministre Chavkat Mirzioïev dirige la commission chargée d'organiser les funérailles, une indication sur le rôle important qu'il pourrait désormais jouer.

Mais deux autres hommes sont également pressentis, le vice-Premier ministre Roustam Azimov et le puissant chef de la sécurité Roustam Inoyatov, considéré comme l'un des responsables de la mort de 300 à 500 pêrsonnes pendant une manifestation à Andijan (est) en 2005, réprimée par les forces de l'ordre.

En attendant, conformément à la Constitution, c'est le président du Sénat, Nigmatilla Iouldachev, qui assure l'intérim à la tête de l'Ouzbékistan.

Condoléances de Moscou et Washington

Le président russe Vladimir Poutine a déploré "une perte immense" et salué "un homme d'État de la plus grande autorité et un vrai leader" dans un télégramme de condoléances. Son Premier ministre Dmitri Medvedev représentera la Russie aux obsèques.

Washington, partenaire de l'Ouzbékistan dans la lutte antiterroriste, a "réaffirmé son soutien au peuple ouzbek". "Alors que l'Ouzbékistan inaugure un nouveau chapitre de son histoire, les États-Unis sont résolus à poursuivre leur partenariat avec l'Ouzbékistan", a indiqué la Maison Blanche.

De nombreuses ONG accusent Karimov d'avoir régulièrement truqué les élections, arrêté arbitrairement des centaines d'opposants et soutenu le recours à la torture dans les prisons.

Avec AFP