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Brésil : Dilma Rousseff définitivement destituée, Michel Temer lui succède

Pas de miracle pour Dilma Rousseff. La présidente du Brésil a été officiellement destituée mercredi par les sénateurs, au terme de neuf mois de procédure. Michel Temer, qui assurait l'intérim, a prêté serment dans la soirée.

Sans surprise, la présidente du Brésil Dilma Rousseff a été définitivement démise de ses fonctions mercredi 31 août par une majorité de plus des deux tiers requis des sénateurs. Ce vote qui sanctionne le maquillage de comptes publics vient clore une procédure juridico-politique hautement controversée. Dilma Rousseff conserve en revanche ses droits civiques malgré et pourra en conséquence se représenter en 2018.

#Bresil #impeachment #DilmaRousseff ne perd pas ses "droits politiques" et peut se représenter au suffrage populaire.

— David Gormezano (@dgormezano) 31 août 2016

Sur les 81 parlementaires, 61 ont voté pour la destitution de la dirigeante de gauche, élue en 2010. Elle sera remplacée jusqu’en 2018 par son ancien vice-président Michel Temer (centre droit), qui assurait l'intérim à la tête de l'État depuis mai. Il a prêté serment mercredi soir avant de se rendre au G20, en Chine

Pour la défense de Dilma Rousseff, tous ses prédécesseurs ont eu recours aux manœuvres budgétaires incriminées sans avoir été inquiétés. Il s'agirait donc selon elle d'un "coup d'État" institutionnel orchestré par l'opposition de droite et Michel Temer.

Baroud d’honneur

Le vice-président avait porté un coup fatal à cette ex-guérillera de 68 ans, torturée et emprisonnée sous la dictature militaire (1964-1985), en poussant en mars son grand parti centriste, le PMDB, arbitre de toutes les majorités de gouvernement depuis 1994, à claquer la porte de sa coalition.

La démonstration de combativité administrée lundi par Dilma Rousseff, répondant lors de son procès, pendant plus de 14 heures, aux nombreuses questions des sénateurs avec calme et fermeté, n'aura été selon toute vraisemblance qu'un baroud d'honneur pour la postérité.

"Votez contre la destitution, votez pour la démocratie", avait-elle lancé aux sénateurs, dont plus de la moitié sont soupçonnés de corruption ou visés par une enquête. En vain.

Avec AFP et Reuters