Un attentat à la voiture piégée a fait au moins 54 morts, lundi, à Aden, dans le sud du Yémen, selon des sources médicales. L'attaque, l'une des plus sanglantes dans la ville depuis le début de la guerre en 2015, a été revendiquée par l'EI.
Au moins 54 personnes ont été tuées dans un attentat-suicide à la voiture piégée, lundi 29 août, à Aden, grande ville du sud du Yémen, selon un nouveau bilan communiqué par le ministère de la Santé. Il s'agit de l'un des attentats les plus sanglants à Aden depuis le début de la guerre, en 2015.
L'attaque a été revendiquée par le groupe État islamique (EI), dont l'organe de propagande, l'agence Amak, fait état d'un bilan de 60 morts. "Près de 60 morts dans une opération-martyre menée par un combattant de l'État islamique visant un centre de recrutement dans la ville d'Aden", dit le communiqué de l'organisation jihadiste.
L'hôpital local géré Médecins sans frontières (MSF) a annoncé dans un tweet avoir, à lui seul, admis 45 morts et au moins 60 blessés.
Des recrues de l'armée visées
Selon des témoins, le kamikaze a profité de l'entrée d'une camionnette de livraison pour lancer son véhicule contre un rassemblement de combattants pro-gouvernementaux dans un centre. Selon une source de sécurité citée par l'AFP, ils terminaient les formalités pour rejoindre les rangs des forces armées yéménites.
La déflagration a été si forte qu'"elle a provoqué l'effondrement d'un toit d'une salle de classe sur la tête de nombreuses recrues", a précisé un responsable de sécurité.
Aden, une ville régulièrement visée
Aden, reprise en juillet 2015 aux rebelles chiites houthis et déclarée "capitale provisoire" du Yémen, a connu de nombreux attentats contre les forces de l'ordre et des responsables politiques, dont certains ont été revendiqués par les groupes jihadistes comme Al-Qaïda ou le groupe État islamique (EI). Le dernier de ces attentats s'était produit le 20 juillet. Il avait coûté la vie à quatre policiers et avait été revendiqué par l'EI.
Profitant du conflit armé opposant depuis mars 2015 les forces gouvernementales à des rebelles chiites, les jihadistes d'Al-Qaïda et leurs rivaux de l'EI ont renforcé leur influence dans le sud et le sud-est du Yémen.
Les rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran, contrôlent la capitale Sanaa et de larges portions du nord du Yémen, alors que les forces gouvernementales sont présentes dans le sud et sont appuyées par une coalition conduite par l'Arabie saoudite. Dans le sud en général, les forces gouvernementales ont mené depuis mars des opérations qui ont permis de reprendre de nombreuses villes et localités aux jihadistes.
Avec AFP et Reuters