Touché depuis trois jours par une vague de violence, l'Irak a encore été victime d'une série d'attentats, ce lundi, qui a fait au moins 21 morts à Bagdad et dans sa région. Samedi, 73 personnes avaient été tuées dans le nord du pays.
AFP - L'Irak est touché par une vague de violence qui a fait plus de 100 morts en trois jours, signe de la volonté des insurgés de défier les autorités irakiennes qui doivent assurer seules la sécurité des villes après le retrait américain le 30 juin.
Vingt-sept personnes, dont trois lycéens et un enfant, ont été tués lundi dans une série d'attentats et attaques à Bagdad et ses environs, à une semaine du retrait américain des villes, selon les services de sécurité et hospitaliers.
Au moins sept Irakiens ont été tués et 13 autres ont été blessés dans un attentat suicide visant la mairie d'Abou Ghraïb, à l'ouest de Bagdad, selon des sources aux ministères de l'Intérieur et de la Défense.
L'armée américaine a fait état de trois blessés dans ses rangs. Selon elle, le kamikaze a heurté une voiture irakienne avant d'exploser, endommageant un véhicule américain qui se trouvait à proximité.
Cette localité à majorité sunnite, située à 25 km à l'ouest de Bagdad, est tristement célèbre dans le monde pour sa prison qui fut un centre de torture de Saddam Hussein puis de l'armée américaine.
Cette ville fut également le premier bastion enlevé à Al-Qaïda par les milices tribales violemment hostiles aux partisans d'Oussama ben Laden en Irak.
A Bagdad, trois lycéens qui se rendaient à leurs épreuves du bac ont été tués et 12 autres élèves et le chauffeur ont été blessés par l'explosion d'une bombe.
L'attentat s'est produit vers 07H00 (04H00 GMT) à l'entrée de Sadr City, un quartier pauvre chiite de Bagdad, à une heure de grande affluence.
Par ailleurs, un enfant de cinq ans et deux personnes ont été tués et trente autres ont été blessés, dont trois policiers, par une bombe qui visait une patrouille de police à Chaab (nord-est de Bagdad), selon une source hospitalière.
Dans le quartier commercial de Karrada, cinq personnes ont également été tuées et vingt blessées par une bombe.
Dans un village à l'est de Baqouba (60 km au nord-est de Bagdad), trois soldats ont été tués par une bombe qui a explosé au passage de leur patrouille, selon une source militaire.
De plus, un ancien membre d'Al-Qaïda récemment libéré du centre de détention de Camp Bucca (sud) a été tué par des inconnus à Khalis, à 80 km au nord-est de Bagdad, selon la même source.
A Mossoul, à 370 km au nord de la capitale, deux policiers, deux soldats et un civil ont été tués par des inconnus qui ouvert le feu sur eux dans trois incidents distincts.
Cette ville à large majorité sunnite reste extrêmement dangereuse car l'insurrection n'y a pas été mâtée jusqu'à présent ce qui suscite des inquiétudes de la part de soldats américains sur le sort de cette cité après leur départ. 131.000 militaires américains sont actuellement stationnés en Irak selon le Pentagone.
Samedi, dans l'attentat le plus meurtrier depuis un an et demi en Irak, 72 personnes personnes avaient péri dans la province de Kirkouk située à 250 km au nord de Bagdad.
Un kamikaze a fait exploser son camion bourré d'une tonne d'explosifs ravageant le centre de la localité de Taza, détruisant plus de 80 maisons. L'attentat a été attribué par les autorités locales au réseau Al-Qaïda.
Les autorités irakiennes sont conscientes que les insurgés bien qu'affaiblis, entendent faire dérailler le processus de passation de pouvoir avec les Américains.
"Selon des informations dont nous disposons, des groupes criminels essaieront de commettre des actions avant le 30 juin, mais nous les attendons. Les terroristes verront que nous ne leur donnerons pas le temps de respirer", a affirmé samedi le porte-parole du ministère de l'Intérieur, le général Abdel Karim Khalaf.