Thae Yong-ho, le diplomate nord-coréen désormais exilé en Corée du Sud après avoir fait défection de son ambassade à Londres, a été accusé, samedi, de plusieurs crimes, dont celui de viol d'enfant par Pyongyang.
La Corée du Nord a réagi, samedi 20 août, à la défection du numéro deux de son ambassade au Royaume-Uni, l'un des plus hauts diplomates du Nord à avoir trahi son camp. Et de le qualifier, par la voix de son agence de presse officielle KCNA, de "pourriture humaine", l’accusant d’avoir détourné une importante somme d'argent, violé un mineur et espionné pour le compte de Séoul.
Il s'agit de la première réaction officielle à une défection qui constitue un grave revers pour la dictature de Kim Jong-un. D’après l'agence KCNA, le diplomate nord-coréen est arrivé cette semaine en Corée du sud, après avoir fui pour échapper aux châtiments qui l'attendaient pour ses différents crimes. Il avait reçu l'ordre de revenir au pays pour y être interrogé, a affirmé Pyongyang samedi.
Pyongyang avait demandé son transfert
L'agence KCNA a, par ailleurs, critiqué le Royaume-Uni pour avoir permis à l’ex-diplomate de faire défection en Corée du Sud, affirmant que Pyongyang avait au préalable averti Londres de ces méfaits et demandé son extradition.
Les défections de diplomates sont d'autant plus rares que la Corée du Nord, de plus en plus isolée sur la scène internationale en raison de son programme nucléaire militaire, maintient relativement peu d'ambassades. Parmi les précédents, figurent notamment la défection en 1997 de l'ambassadeur nord-coréen en Égypte, ou celle en 2015 d'un diplomate en poste en Afrique.
Échec pour la Corée du Nord
Toute trahison de diplomate constitue un sérieux revers pour Pyongyang. Mais la défection de Thae Yong-Ho semble d'une importance toute autre, car Londres est une des représentations nord-coréennes les plus prestigieuses.
Thae Yong-Ho avait travaillé pendant dix ans au sein de l'ambassade, une durée totalement inhabituelle à un poste aussi prestigieux. Sa fuite a certainement été facilitée par le fait que sa femme et ses enfants vivaient auprès de lui. Une configuration qui n'est pas la norme puisque certains diplomates doivent laisser femme et enfants au pays, précisément pour prévenir tout risque de trahison.
Avec AFP et Reuters