Mariano Rajoy a décidé jeudi de se soumettre à un vote d’investiture au Parlement. Un accord conclu entre la droite et les centristes de Ciudadanos pourrait permettre à l’Espagne de prendre la voie de la formation d’un gouvernement.
Après huit mois sans gouvernement, l’Espagne est peut-être sur la bonne voie pour résoudre ce problème. Le président du gouvernement sortant, Mariano Rajoy a décidé jeudi de se soumettre à un vote d'investiture au Parlement.
Le chef du Parti populaire (PP, droite) estime que l’accord trouvé avec le parti centriste libéral Ciudadanos (Citoyens ou Parti de la Citoyenneté, centre) a permis de franchir un un pas décisif en vue de la formation d'un nouveau gouvernement en Espagne. En début d’après-midi jeudi, Rajoy avait en effet accepté le "pacte de réforme" anticorruption proposé par Ciudadanos.
Cet accord, s'il ouvre la perspective d'un second mandat pour Rajoy, au pouvoir depuis 2011, ne garantit toutefois pas que son investiture est à portée.
Avec 137 élus pour le PP et 32 pour Ciudadanos, auxquels devrait s'ajouter la voix de l'élu de Coalición Canaria (parti nationaliste de centre droit des Îles Canaries), il manquera six voix pour obtenir la majorité absolue et assurer l'investiture de Rajoy.
Valérie Labonne, correspondante de France 24 en Espagne, explique que Mariano Rajoy espère pouvoir convaincre une dizaine de députés socialistes de s'abstenir de voter contre lui, mais cette tentative a peu de chance d'aboutir. "Le secrétaire général du parti socialiste a voté 'Non' à tout soutien à Mariano Rajoy", rappelle la journaliste.
À défaut de majorité, de nouvelles élections législatives seront organisées, a assuré Rajoy.
Début des débats vendredi
La présidente du Congrès des députés, Ana Pastor, a annoncé jeudi que la première session du débat d'investiture se tiendrait le 30 août prochain, avec un premier vote probable le 31 août. Si Rajoy n'obtient pas la majorité absolue de 176 voix lors du premier tour de scrutin, un deuxième tour se tiendra dans les jours suivants, cette fois à la majorité simple des votants.
Le chef de Ciudadanos, Albert Rivera, a fait savoir que des délégués des deux formations se rencontreraient ce vendredi après-midi pour s'accorder sur l'investiture. Il a réaffirmé que Ciudadanos n'envisageait pas pour autant d'entrer au gouvernement.
L'Espagne est privée de majorité parlementaire depuis les élections législatives de décembre dernier. Le scrutin anticipé de juin n'a pas permis de débloquer la situation, l'émergence de Ciudadanos, et de Podemos, à gauche, ayant privé le PP, arrivé en tête des deux scrutins, de la majorité absolue au Congrès des députés.
Ciudadanos s'était dit prêt à soutenir Rajoy à condition qu'il accepte son "pacte de réforme" en six points, axé sur la lutte contre la corruption et l'introduction d'une dose de proportionnelle aux élections.
Avec Reuters