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JO-2016 : The Daily Beast dévoile l'homosexualité de certains athlètes à Rio, le site forcé de s'excuser

Le site américain The Daily Beast a été contraint de présenter des excuses, après s’être retrouvé vendredi sous le feu des critiques, en raison d’un article dans lequel l’homosexualité de plusieurs athlètes présents aux JO de Rio était révélée.

"Nous avons commis une erreur. Nous ferons mieux [à l’avenir]." La déclaration du directeur de la publication du site américain The Daily Beast, Noah Shachtman, était attendue, vendredi 12 août, mais elle n’effacera pas l’indignation suscitée par un article publié la veille, qui révélait l’homosexualité de plusieurs athlètes présents à Rio.

Publié jeudi soir, l'article devait aborder la manière dont les athlètes utilisaient les applications de rencontres, telles Tinder, Grindr ou Jack'd au sein du village olympique. Mais le journaliste a aussi révélé les détails des profils de personnes rencontrées sur Grindr, un site utilisé par la communauté gay, et qui permettent de les identifier.

Rapidement, des lecteurs et des utilisateurs des réseaux sociaux ont dénoncé une méthode qui, en plus de ne pas respecter la vie privée des athlètes, les mettait en danger. En effet, l’homosexualité est encore pénalisée dans plus de 70 pays dans le monde, et parfois passible de la peine de mort, comme en Iran, au Soudan ou en Arabie saoudite.

"Un tel article n’a pas sa place au sein d’un média aujourd’hui"

Le nageur tongien Amini Fonua a exprimé sa douleur et sa colère sur Twitter jeudi soir, rappelant que l’homosexualité était "encore illégale au [royaume de] Tonga" et que si lui était assez fort pour assumer son orientation sexuelle "face au monde entier", ce n’était sans doute pas le cas de tout le monde.

Dans un communiqué, The Daily Beast a présenté ses excuses à ses lecteurs et aux athlètes indirectement cités dans l’article. "Aujourd’hui, nous n’avons pas respecté l’une des valeurs les plus importantes du Daily Beast. […] Ces valeurs, parmi lesquelles la résistance aux tyrans et aux bigots, et tout particulièrement le soutien indéfectible aux membres de la communauté LGBT du monde entier, sont au cœur de notre engagement vis-à-vis du journalisme et de nos lecteurs", affirme le texte.

"Nous présentons nos excuses aux athlètes dont nous avons pu menacer la sécurité de quelque manière que ce soit", a assuré le rédacteur en chef du site, John Avlon, assurant que les descriptions des profils concernés avaient été effacés. L’article entier a finalement été retiré du site vendredi soir.

Selon Andrew Seaman, président du Comité éthique de la Société des journalistes professionnels, "un tel article n’a pas sa place au sein d’un média aujourd’hui".

Avec AP