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Syrie : les forces rebelles renversent la situation à Alep

Après avoir lancé vendredi une vaste offensive au sud d'Alep, les rebelles se trouvaient samedi en position de force pour briser le siège imposé par le régime aux quartiers insurgés depuis le 17 juillet.

Les combats se poursuivent à Alep dimanche 7 août, au lendemain d'une avancée stratégique des rebelles syriens, en passe de faire tomber le siège de la deuxième ville du pays, imposé par les forces du régime aux quartiers insurgés. Les rebelles, alliés à des groupes jihadistes, avait lancé vendredi une vaste offensive dans le sud de la ville, avec pour objectif l'académie militaire d'Alep.

Depuis 2012, Alep, enjeu majeur du conflit syrien, est divisée entre quartiers Est, contrôlés par les rebelles, et quartiers Ouest prorégime. Les premiers sont assiégés depuis le 17 juillet par le régime et les seconds étaient samedi quasiment encerclés par les insurgés.

Des milliers de combattants sont engagés dans la bataille : les rebelles sont aidés par le Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra, qui a récemment rompu ses liens officiels avec Al-Qaïda) et le régime par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais ainsi que par la Russie.

Les quartiers prorégime à leur tour isolés

L’opposition a concentré ses attaques sur les écoles d'artillerie et d'armement situées au sud-ouest de la ville. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), organisme basé à Londres, les rebelles ont réussi samedi à prendre "le contrôle de l’académie d’armement, où se trouvent d’importantes munitions, et de la majeure partie de l’académie d’artillerie". Les jihadistes du Front Fateh al-Cham ont eux annoncé la prise de deux académies et d’une troisième position militaire dans le même secteur.

Grâce à cette avancée, l'opposition "est sur le point de couper, par le feu, la route d’approvisionnement menant aux quartiers prorégime" d’Alep, a détaillé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. La télévision officielle syrienne avait auparavant qualifié d'"échec" l'attaque visant ces installations, faisant état de centaines de morts dans les rangs des assaillants. De fait, pour mener à bien leur opération, les insurgés ont eu recours à des voitures piégées et des kamikazes afin de percer le mur d’enceinte des écoles militaires et pénétrer dans les lieux, rapporte le site prorégime almasdarnews.

Les rebelles et les jihadistes cherchent par ailleurs à "s'emparer du quartier mitoyen de Ramoussa pour briser le siège des quartiers rebelles", a ajouté Rami Abdel Rahmane.

Des raids aériens font des victimes civiles

Le 31 juillet, les rebelles aidés du groupe jihadiste Fateh al-Cham avaient lancé au sud d'Alep une contre-offensive pour briser le siège imposé par le régime aux quartiers qu'ils contrôlent dans cette ville du nord de la Syrie.

Ces derniers jours cependant, après avoir réussi à reprendre quelques secteurs, les rebelles ont perdu du terrain face à l'armée aidée par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais ainsi que par l'aviation russe alliée.

Par ailleurs, les raids aériens, un atout très important du régime dans la guerre, ont "tué 10 civils dont sept enfants dans le quartier rebelle de Marjé", selon l'OSDH. Trois civils, dont deux enfants, ont aussi péri dans des bombardements rebelles sur le quartier gouvernemental de Hamadaniyé, d'après la même source. Au total depuis le 31 juillet, des centaines de combattants, au sein des forces du régime comme de leurs adversaires, ont péri dans la bataille pour Alep, a indiqué l'OSDH.

Des bombardements aériens ont également fait des victimes samedi dans la province voisine d'Idleb : selon l'OSDH, un hôpital de Meles, à une quinzaine de kilomètres de la ville d'Idleb, a été visé par un raid aérien. Dix personnes, dont des enfants, auraient péri dans l'attaque.

L'EI en mauvaise posture à Manbij

Dans le nord-est de la province d’Alep, une autre bataille tournait samedi à l’avantage des rebelles. À Manbij, bastion de l’organisation jihadiste État islamique (EI), les Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance de combattants à majorité kurde) disaient contrôler 90 % de la ville, un peu plus de deux mois après avoir lancé leur offensive. Des combats étaient toujours en cours dans le centre-ville de cette localité stratégique, située entre la frontière turque et Raqqa, place forte de l’EI. La prise de Manbij compliquerait l’approvisionnement de cette dernière.

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Syrie : les forces rebelles renversent la situation à Alep

Avec AFP et Reuters