Dans un discours très attendu prononcé au troisième soir de la convention d'investiture démocrate, le président américain a plaidé la cause de Hillary Clinton. "Nous conduirons Hillary à la victoire cet automne", a-t-il affirmé.
"Je peux dire en toute confiance que jamais un homme ou une femme n'a été aussi qualifié qu'Hillary Clinton pour la présidence des États-Unis d'Amérique." Dans un discours très attendu (à retrouver en intégralité ci-dessus), Barack Obama a exhorté ses compatriotes à porter l’ancienne secrétaire d’État jusqu’à la victoire en novembre, lors de l'élection présidentielle.
Pendant 45 minutes, il a insisté sur l’expérience de la candidate démocrate et vanté sa ténacité, sous des applaudissements à tout rompre, au troisième soir de la convention d'investiture démocrate.
"L'Amérique est déjà grande"
"Nous ne sommes pas un peuple fragile ou craintif. Notre pouvoir ne vient pas de tel ou tel sauveur auto-proclamé promettant que lui seul peut obtenir un retour à l'ordre", a lancé le 44e président des États-Unis, qui quittera le pouvoir dans six mois, à 55 ans. Et de dénoncer le véritable danger que représente à ses yeux le "démagogue" Donald Trump, rival républicain d'Hillary Clinton.
"L'Amérique est déjà grande, l'Amérique est déjà forte", a-t-il scandé, dans une allusion au slogan du milliardaire républicain."Et je vous le promets, notre force, notre grandeur ne dépendent pas de Donald Trump [...] Nous ne voulons pas d'un souverain", a-t-il ajouté, régulièrement interrompu par les applaudissements des milliers de délégués réunis dans la salle du Wells Fargo Center, pleine à craquer.
Une immense clameur s'est élevée, quand Hillary Clinton l'a rejoint sur scène en fin de discours. Multipliant les gestes de complicité, les deux alliés se sont serrés dans les bras et ont joint leurs mains dans un geste d'unité.
"Hillary a été présente dans cette pièce, elle a pris part aux décisions"
Louant le courage de la première femme à "briser le plafond de verre" et à porter les couleurs d'un grand parti américain à l'élection présidentielle, le président américain est longuement revenu dans son discours sur le bilan des huit années passées au pouvoir, affirmant que la seule personne capable de reprendre le flambeau s'appelait Hillary Clinton.
Reconnaissant les critiques dont la candidate, souvent jugée par trop calculatrice, trop froide, voire trop opportuniste, il a appelé tous les démocrates à se mobiliser le 8 novembre. "Vous ne pouvez pas vous permettre de rester chez vous au prétexte que vous n'êtes pas d'accord à 100 % avec elle". Et d’ajouter : "Nous conduirons Hillary à la victoire cet automne car c'est ce que ce moment exige !".
"Rien ne vous prépare véritablement aux exigences du Bureau ovale [...]. Mais Hillary a été présente dans cette pièce, elle a pris part aux décisions", a-t-il encore rappelé, évoquant les quatre années d'Hillary Clinton à la tête de la diplomatie américaine.
"Elle est prête pour le poste de commandante en chef"
"Il y a huit ans, Hillary et moi étions rivaux, nous sommes affrontés des mois. C'était dur, croyez-moi. À chaque fois que je croyais avoir gagné une course, Hillary revenait plus forte encore", s'est-il remémoré avant de saluer son choix d'accepter de devenir sa secrétaire d'État. "Elle n'abandonne jamais, jamais. [...] C'est pour ça que je peux le dire en toute confiance, il n'y a jamais eu de meilleure personne, aucun homme, ni moi ni Bill [Clinton] pour occuper la fonction de présidente des États-Unis".
"Elle est prête pour le poste de commandante en chef", a-t-il conclu, à la veille du discours de l'ancienne Première dame, qui acceptera formellement sa nomination comme candidate démocrate.
"Nous sommes tous conscients de ce que cela signifiera pour nos filles et nos petites-filles lorsque Hillary Clinton s'installera dans le Bureau ovale", avait affirmé peu avant, devant des délégués debout, le vice-président Joe Biden, qui avait un temps caressé l'idée de se présenter aux primaires démocrates.
"Escroc haineux"
Avant Barack Obama, dernier orateur de la soirée, les intervenants avaient, un à un à la tribune, mis en garde, sur des tonalités différentes, contre l'élection du milliardaire populiste, "escroc haineux" selon chef de file des démocrates au Sénat, Harry Reid.
"Au diable le cauchemar américain de Trump, nous croyons au rêve américain !", a lancé l'ancien gouverneur du Maryland Martin O'Malley, candidat malheureux aux primaires.
Le sénateur Tim Kaine, candidat à la vice-présidence, a résumé les critiques en une formule ciselée : "Vous ne pouvez pas croire un seul mot qui sort de la bouche de Donald Trump. Notre pays est trop grand pour être confié à un beau parleur aux promesses creuses, un bulldozer adepte de l'auto-promotion".
Après son discours de jeudi, la candidate de 68 ans, qui touche au but après avoir essuyé une défaite lors des primaires il y a huit ans contre Barack Obama, retrouvera vendredi le rythme de la campagne à bord d'un autocar qui la mènera, avec son colistier, à Harrisburg, Pittsburgh, Youngstown et Columbus, dans les États de Pennsylvanie et de l'Ohio, cruciaux dans la course à la présidence.
Avec AFP et Reuters