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Selon l'Assurance maladie, la croissance du nombre de patients atteints d'une affection de longue durée telles le cancer, le sida ou le diabète enregistre, depuis deux ans, un net ralentissement en France.

AFP - La hausse annuelle du nombre de patients reconnus comme ayant une affection de longue durée (ALD: cancer, sida, diabète...) a "ralenti" en 2006-2007 par rapport à 1994-2004, mais nombre de ces malades vivent plus longtemps qu'avant, a indiqué jeudi l'assurance maladie.

"Depuis 2006, la croissance des effectifs en ALD enregistre un net ralentissement: +3,6% en 2006 et +4,2% en 2007, après une période 1994-2004 marquée par des taux élevés: +5,7% par an en moyenne", écrit la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) dans une étude.

"Néanmoins, les effectifs d'assurés en ALD continuent de progresser plus rapidement que la population", ajoute-t-elle, avant de citer "plusieurs facteurs" qui expliquent cette progression plus rapide.

D'abord, "la population française vieillit et son espérance de vie augmente (2 à 3 mois chaque année), alors que les pathologies chroniques touchent en priorité les personnes de plus de 60 ans".

Ensuite, "grâce aux progrès techniques et aux politiques de santé publique, les maladies sont dépistées et traitées plus précocement mais aussi plus efficacement: on vit aujourd'hui plus longtemps avec son affection de longue durée".

Enfin, "les patients chroniques sont aujourd'hui plus souvent bénéficiaires d'une ALD, compte tenu des coûts élevés de traitements".

La Cnam note par ailleurs que cette hausse des coûts s'accompagne d'une baisse de la mortalité dans des catégories comme les maladies cardiovasculaires ou le cancer. Les effectifs de ces deux catégories totalisent plus de la moitié des patients en ALD.

Concernant les maladies cardiovasculaires, "les données de l'assurance maladie montrent une croissance significative par rapport à 2006 (+6,4%), notamment pour les insuffisances cardiaques graves (+9,3%) et l'hypertension artérielle sévère (+8,5%)".

"L'augmentation des effectifs en ALD pour maladies cardiovasculaires peut être mis en perspective avec les dernières données sur la mortalité en France: entre 2000 et 2004, la mortalité cardiovasculaire a diminué de 15%", écrit encore la Cnam.

Les dépenses de santé des personnes en ALD, dont le nombre est évalué par la Cnam à près de 10 millions fin 2007, sont prises en charge à 100% par la Sécurité sociale. Elles représentaient, fin 2007, 64% des dépenses totales de l'assurance maladie.