
Le tribunal administratif de Versailles a rejeté vendredi la requête de Salah Abdeslam, seul jihadiste encore en vie des commandos du 13 novembre, qui demandait à ne plus être filmé 24 heures sur 24 dans sa cellule de Fleury-Mérogis.
Salah Abdeslam n’a pas obtenu gain de cause devant la justice française. Les trois juges des référés (procédure d'urgence) du tribunal administratif de Versailles ont rejeté vendredi 15 juillet sa requête qui demandait la suspension du dispositif de vidéosurveillance permanent de sa cellule au nom du respect de sa vie privée.
Dans son ordonnance, le tribunal administratif de Versailles souligne qu'il n'y a pas d'urgence à statuer, expliquant notamment que la décision de filmer Abdeslam en permanence a été "précédée d'une procédure contradictoire" et que les attentats de novembre, les pires commis en France, "nécessitent la prise de dispositions exceptionnelles en vue de s'assurer contre les risques" d'évasion ou de suicide du détenu.
"On le rend dingue"
Depuis sa remise à la France par les autorités belges le 27 avril dernier, Salah Abdeslam est placé à l'isolement, sous vidéosurveillance permanente, dans la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). Deux caméras sont placées dans sa cellule et d'autres dans les cours de promenade qu'il fréquente, a précisé mercredi le sous-directeur des affaires juridiques, Fabrice Verrièle. Ce système vise, d'après le gouvernement, à prévenir tout risque de suicide ou d'évasion.
Un argument qui ne convainc pas Frank Berton, l’avocat du seul jihadiste encore en vie des commandos du 13 novembre. Ce dernier récuse tout risque d'évasion de l'aile très sécurisée de la prison où se trouve son client. "On le rend dingue, on l'isole", avait-t-il déploré à l'audience, mercredi. "Depuis qu'il a été remis par la Belgique, Salah Abdeslam n'a plus de vie privée, il a une vie publique". Et de poursuivre, "il n'y a pas de loi qui autorise ce système".
Le ministre de a Justice, Jean-Jacques Urvoas, avait déjà prévenu qu'il présenterait un projet de loi permettant cette vidéosurveillance si le tribunal administratif donnait raison à Salah Abdeslam.
Avec AFP et Reuters