Le gouvernement gabonais a remis sa démission à la présidente intérimaire du Gabon, conformément à la décision de la Cour constitutionnelle, suite au décès du président Omar Bongo (photo), le 8 juin.
AFP - Le Premier ministre Jean Eyeghé Ndong a présenté vendredi à la présidente intérimaire du Gabon la démission de son gouvernement, comme l'avait décidé la Cour constitutionnelle suite au décès du président Omar Bongo, a-t-on appris de source officielle.
"Le Premier ministre a présenté sa démission et celle de son gouvernement à la présidente" intérimaire Rose Francine Rogombé, a déclaré à l'AFP un porte-parole de M. Eyeghé Ndong, Max-Olivier Obame.
Prié de dire si la présidente avait accepté la démission, il a répondu: "bien entendu".
Saisie par Mme Rogombé, la Cour avait statué le 12 juin que "les fonctions du gouvernement (cessaient) automatiquement à l'issue de la prestation de serment du président de la République, élu ou désigné".
La démission avait dans un premier temps été annoncée comme imminente le 13 juin, mais avait finalement été reportée, le temps des obsèques du président défunt.
Omar Bongo, dont le décès a été annoncé le 8 juin, a été inhumé jeudi à Franceville (sud-est) au terme de dix jours d'hommages.
Ces derniers jours, en coulisses, les tractations allaient bon train au sujet du sort du gouvernement, avec en ligne de mire l'organisation d'un scrutin présidentiel et la succession d'Omar Bongo après 41 ans de pouvoir.
Plusieurs hypothèses circulent: la reconduction de la même équipe chargée d'expédier les affaires courantes jusqu'à l'élection; un remaniement ministériel; un changement de Premier ministre; un exécutif resserré ou encore un gouvernement de transition au sein duquel les ministres ne pourraient être candidats à la présidentielle.
De source gouvernementale, on a affirmé à l'AFP que ces questions n'avaient pas encore été tranchées.
D'après la Constitution, la présidente intérimaire doit organiser un scrutin présidentiel 45 jours au plus tard après sa prise de fonctions, intervenue le 10 juin. En "cas de force majeure", ce délai peut être prolongé.
Cette clause pourrait être invoquée en raison de la nécessité, unanimement reconnue, de mettre à jour les listes électorales, estiment plusieurs observateurs.