Abdelhamid Abaaoud n'est pas le "commanditaire" des attentats du 13 novembre 2015, d'après le patron de la DGSE dont les propos ont été révélés mardi. Il a préféré rester "discret" sur l'identité du véritable cerveau des attaques.
Le "commanditaire" des attentats du 13 novembre 2015 a été identifié, il ne s'agit pas d'Abdelhamid Abaaoud, d'après le directeur général de la sécurité extérieure, Bernard Bajolet. L’audition du patron de la DGSE à huis clos devant la commission d'enquête parlementaire sur la lutte contre le terrorisme, le 24 mai 2016, a été rendue publique mardi 12 juillet.
Dans un passage relevé par Le Parisien et Libération, Bernard Bajolet revient sur le rôle joué par Abdelhamid Abaaoud, initialement présenté comme le commanditaire, puis comme le chef opérationnel présumé des attaques. "Il est vrai qu'Abaaoud était un coordonnateur, mais pas le commanditaire", affirme-il. "Nous connaissons le commanditaire, mais je resterai discret sur ce point", ajoute-t-il.
Abdelhamid Abaaoud est mort le 18 novembre, dans un assaut donné par les forces de sécurité contre un appartement de Saint-Denis, au nord de Paris, où se cachaient plusieurs jihadistes.
"Un échec" des services de renseignement
"Nous avons maintenant une bonne connaissance de l'organigramme et de la façon dont s'organise le soi-disant État islamique, qui n'est pas un État, et qui est encore moins islamique", a expliqué Bernard Bajolet dans son audition. "Nous avons bien progressé sur ces sujets, nous avons donc une idée de l'identité du commanditaire."
Pour lui, les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, représentent "un échec" des services de renseignement extérieur et intérieur, même si aucun élément découvert a posteriori ne laisse penser que les attentats auraient pu être évités. Le parcours du Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, "angle mort de la lutte antiterroriste européen", selon la commission d'enquête parlementaire, figure au rang des "échecs" relevés par les parlementaires.
"La menace subsistera pendant plusieurs années"
"Quand bien même Daech aura été vaincu sur le plan militaire, les services de renseignement savent que la menace subsistera pendant plusieurs années", a prévenu le directeur général de la sécurité extérieure devant la commission parlementaire. La lutte contre le groupe État islamique sera "de longue haleine", a-t-il ajouté.
Depuis janvier 2013, la DGSE a contribué à 69 opérations "d'entrave de la menace terroriste" : 12 ayant permis d'éviter des attentats contre des intérêts français à l'étranger, et 6 contre des intérêts occidentaux, indique son directeur.
Avec Reuters