logo

Prenant la relève de David Cameron au 10 Downing Street, Theresa May s'est empressée de nommer les principaux ministres de son gouvernement. On y retrouve des ténors de la campagne pour le Brexit.

Theresa May entre dans le vif du sujet. Nommée en fin d'après-midi mercredi 13 juillet à Buckingham Palace, quelques minutes après que David Cameron eut remis sa démission, elle a tout de suite rejoint le 10, Downing Street pour distribuer les portefeuilles les plus importants d'un gouvernement marqué par le camp pro-Brexit.

Philip Hammond, ancien ministre des Affaires étrangères, a été le premier à être nommé, au portefeuille des Finances, signant la disgrâce de George Osborne, fidèle lieutenant de David Cameron.

Signe de l'immense tâche qui attend son gouvernement, la chef du gouvernement, qui a promis de "relever le défi", a créé un ministère entièrement dédié au Brexit dont David Davis, un ancien secrétaire d'État aux Affaires européennes, aura la charge.

Critiques françaises après la nomination de Boris Johnson

Mais c'est l'arrivée de Boris Johnson aux affaires étrangères qui crée la plus grande surprise de ce gouvernement. Le principal meneur des pro-Brexit pendant la campagne pour le référendum, que beaucoup pensaient grillé après qu'il a renoncé à briguer le poste suprême, obtient finalement les clés du Foreign Office.

Cette nomination surprise a immédiatement suscité sarcasmes et critiques en Europe, notamment en France où le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a rappelé que l'ancien maire de Londres avait "beaucoup menti" par le passé. Il a ajouté qu'il souhaitait un partenaire "clair, crédible et fiable". Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, a lui implicitement accusé Boris Johnson de s'être comporté de manière irresponsable après le vote en faveur du Brexit.

Beaucoup moins contraint pas la réserve diplomatique, le président du Parlement européen, le social-démocrate Martin Schulz, a dit redouter un "cercle vicieux dangereux" pour l'Europe. Le porte-parole du département d'État américain, Mark Toner, s'est pour sa part déclaré impatient de travailler avec Boris Johnson et a estimé qu'il s'agissait d'"un moment vraiment décisif dans l'histoire de l'Angleterre et dans la relation entre les États-Unis et le Royaume-Uni".

Les dirigeants européens souhaitent un Brexit rapide

À peine investie mercredi, Theresa May, la première femme à diriger le gouvernement britannique depuis Margaret Thatcher, a été soumise à la pression de dirigeants européens pour mettre en œuvre le Brexit.

"J'ai hâte de travailler étroitement avec vous et d'apprendre vos intentions à ce sujet", a réagi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à peine la nomination de Theresa May officielle.

De son côté, le président français François Hollande a réitéré son souhait de voir les négociations pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE être "engagées le plus rapidement possible", lors d'un entretien téléphonique avec Theresa May.

Un "sommet ou une rencontre" sur les suites du Brexit entre le président français, la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil italien Matteo Renzi doit se tenir fin août en Italie.

La 54e Première ministre du pays est une eurosceptique qui avait rejoint le camp du maintien dans l'UE pendant la campagne référendaire. Elle n'a pas dévoilé son calendrier lors de sa première allocution dans ses nouvelles fonctions. Elle avait prévenu auparavant qu'elle ne comptait pas activer l'article 50 du Traité de Lisbonne - qui lance le processus de sortie de l'UE - avant la fin de l'année.

Avec AFP et Reuters