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Des milliers de Vénézuéliens se ravitaillent en Colombie après l’ouverture de la frontière

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a autorisé, dimanche, l’ouverture de la frontière avec la Colombie pour 12 heures maximum. Des milliers de Vénézuéliens se sont rués dans le pays voisin pour s’approvisionner en vivres et médicaments.

Des milliers de Vénézuéliens se sont pressés, dimanche 10 juillet, à la frontière avec la Colombie, ouverte temporairement, afin d'aller s'y approvisionner, leur pays étant frappé par une grave pénurie de médicaments et de nourriture.

Après avoir ordonné la fermeture de la frontière pour raisons de sécurité il y a près d'un an, en août 2015, le président vénézuélien Nicolas Maduro a autorisé dimanche le franchissement par les piétons des ponts Simon Bolivar, au Venezuela, et Francisco de Paula Santander, en Colombie.

Dès l'aube, de longues files d'attente s'étiraient devant les postes douaniers vénézuéliens dans l'attente de l'ouverture de la frontière à 6 h (10 h GMT). Beaucoup avaient passé la nuit dans leur voiture pour profiter de l'aubaine dès le petit matin, les autorités vénézuéliennes ayant annoncé que la frontière ne resterait ouverte que pour une durée maximale de 12 heures.

"Environ 25 000 personnes ont déjà profité du #CorredorHumanitarioFronterizo (corridor humanitaire frontalier). Elles achètent des aliments et des médicaments", a twitté en milieu de journée William Villamizar, gouverneur du département colombien Norte de Santander, dont Cucuta est le chef-lieu.

"Grave situation humanitaire"

"Le peuple vénézuélien est confronté à une grave situation humanitaire, sans médicaments, ni aliment, ni produit de base", a dénoncé à l'AFP José Gregorio Sanchez, venu d'Ureña, autre localité proche.

"Au Venezuela, il n'y a rien ! Même pas de médicaments pour les enfants !, a raconté à l’AFP Tulia Somaz. Nous n'avons même pas de savon pour laver les vêtements."

"Le gouvernement vénézuélien a coulé les usines qui fournissaient le peuple", a ajouté cet homme, expliquant que cela coûte cher de faire ses courses en Colombie, du fait de la dévaluation du bolivar vénézuélien, mais que c'est "beaucoup plus économique" qu'au marché noir dans son pays.

La pénurie d'aliments et de médicaments affecte 80 % des produits au Venezuela, en crise à la suite de la chute des cours du pétrole, principal produit d'exportation, selon des organisations privées.

Le président Maduro attribue les pénuries dans son pays à une "guerre économique" provoquée par les "patrons de droite" qu'il accuse de spéculer sur les produits de première consommation pour déstabiliser son gouvernement.

Il avait ordonné la fermeture de la frontière en août 2015 après avoir attribué à d'ex-paramilitaires colombiens une attaque contre des soldats vénézuéliens qui en avait blessé trois, à San Antonio. L'incident avait généré une crise diplomatique entre Bogota et Caracas.

Les ministres de la Défense vénézuélien et colombien avaient repris contact la semaine dernière pour discuter de la possibilité de rouvrir des postes de douane sur la frontière de quelque 2 000 km qui séparent les deux pays.

Avec AFP