Alors que le ministère de la Justice a décidé mercredi de ne pas poursuivre Hillary Clinton dans l'affaire des e-mails adressés depuis une boîte privée, le département d'État a annoncé jeudi son intention de mener ses propres investigations.
Le Département d'État a annoncé jeudi 7 juillet la réouverture de son enquête interne, maintenant que le ministère de la Justice a achevé son propre travail. "Nous tenterons d'être aussi rapides que possible, mais nous n'imposerons pas d'échéance artificielle au processus", a fait savoir John Kirby, porte-parole du département d'État, dans un communiqué, précisant que cette enquête interne pouvait désormais être menée à terme puisque le ministère de la Justice vient d'achever ses propres investigations sans inculper Hillary Clinton.
Il a refusé d'entrer dans les détails de cette procédure interne, en particulier d'expliciter quels éléments seront examinés."Notre objectif est d'être aussi transparents que possible concernant nos conclusions, tout en respectant nos diverses obligations légales", a poursuivi Kirby.
La ministre de la Justice Loretta Lynch a pour sa part annoncé mercredi que la candidate Clinton ne serait pas poursuivie pour avoir utilisé des serveurs et une messagerie d'e-mails privés quand elle dirigeait le département d'État. Ce faisant, le ministère de la Justice a suivi, comme Madame Lynch s'y était engagée en fin de semaine dernière, les recommandations de la police fédérale FBI dévoilée mardi.
"Négligence extrême"
Le FBI a recommandé de ne pas poursuivre la candidate démocrate, en transmettant à la justice son dossier d'enquête qui concluait toutefois que l'ex-secrétaire d'État avait fait preuve d'une "négligence extrême".
Certains de ces e-mails étaient classés "secret" et des "personnes mal intentionnées" tels des espions étrangers ont théoriquement pu y avoir accès, avait précisé James Comey en dévoilant son rapport d'enquête lors d'une conférence de presse surprise. L'ancienne responsable de la diplomatie américaine (2009-2013) n'a, selon lui, cependant "pas eu l'intention" de violer la loi.
Pour une bonne partie de l'opinion publique américaine, Hillary Clinton a bénéficié d'une mansuétude en raison de ses relations cultivées depuis le temps où son époux était à la Maison Blanche. "Il existe une inquiétude légitime quant à un système de deux poids, deux mesures. Les gens se disent que s'ils ne portent pas le nom de Clinton et qu'ils ne font pas partie de la puissante élite, alors la Justice agira différemment à leur égard", a résumé jeudi l'élu républicain Jason Chaffetz.
Avec AFP