L'attaquant du FC Barcelone Lionel Messi a été condamné mercredi à 21 mois d'emprisonnement et à une amende de deux millions d'euros pour fraude fiscale. Bien qu'il échappera à l'incarcération, le joueur a indiqué qu'il fera appel.
Quelques jours après l'annonce de sa retraite internationale, le footballeur argentin Lionel Messi a été condamné mercredi 6 juillet à 21 mois de prison par la justice espagnole qui l'a reconnu coupable de trois délits fiscaux.
L'attaquant du FC Barcelone s'est également vu infliger une amende de près de deux millions d'euros. Lionel Messi ne devrait pas être incarcéré et il pourrait bénéficier d'un régime probatoire. En Espagne, les peines de moins de deux ans ne sont généralement pas exécutées. Le joueur a annoncé qu'il fera appel.
Son père, Jorge Messi, également poursuivi, a lui aussi été condamné à 21 mois de prison et au versement d'une amende d'environ 1,5 million d'euros. Les deux hommes étaient accusés d'avoir soustrait des revenus du footballeur au fisc espagnol.
"L'accusé... a décidé de rester dans l'ignorance"
À l'audience, le quintuple Ballon d'Or argentin de 29 ans avait argué qu'il ignorait tout du montage de sociétés que son père et ses avocats avaient organisé pour éviter de payer 4,16 millions d'euros au fisc espagnol. L'argument avait convaincu le parquet, qui avait requis sa relaxe et la condamnation de son père. Mais pas les juges.
"En dépit de toutes les circonstances et opportunités dont disposait le joueur pour s'intéresser à la manière dont ses droits étaient gérés, il ne l'a pas fait", note le tribunal. "L'accusé... a décidé de rester dans l'ignorance".
Les magistrats ont souligné qu'en cas de relaxe du joueur, les citoyens ordinaires auraient pu croire qu'il était préférable de se "désintéresser" des obligations fiscales plutôt que "de s'en inquiéter".
Le complexe montage de sociétés - au Royaume-Uni, en Suisse, au Belize et en Uruguay - qui avait été détaillé lors du procès avait pour but d'éviter de verser des impôts sur les revenus tirés de l'utilisation de l'image de l'attaquant prodige du Barça.
Le tribunal a jugé directement responsable le père de Messi, qui avait lui aussi plaidé l'ignorance sur les manœuvres de ses conseillers fiscaux. "Sans son intervention, le délit n'aurait pas été commis", indique le jugement, en la jugeant "directe, décisive".
Dans le collimateur du fisc depuis 2013
Messi, qui a décroché sa première Ligue des Champions dès 2006, deux ans après son entrée dans l'équipe première du Barça, gagnait déjà beaucoup d'argent il y a dix ans en faisant la promotion de marques comme Adidas, Konami, Pepsi ou Danone.
Considéré par la revue Forbes comme l'un des quatre sportifs les mieux payés au monde, il était dans le collimateur du fisc depuis 2013. Sa condamnation intervient après celle, en décembre 2015, du milieu argentin Javier Mascherano, lui aussi joueur du FC Barcelone.
Celui-ci avait admis devant le juge avoir commis une fraude d'1,5 million d'euros au détriment du fisc espagnol. Il avait été condamné à un an de prison, sans incarcération, là encore pour des questions de revenus tirés de l'exploitation de son image.
Avec AFP et Reuters